Les 14 et 15 novembre 2017 se sont tenues les Journées AFTE auxquelles Syrtals participe depuis leur création.
Cette année encore, le rôle des FinTech au service des trésoriers tenait une place importante. Une plénière, consacrée à ce sujet, était animée par Laurent Bertrand, directeur financement et trésorerie d’Elior Group, David Guyot, associé chez Pandat Finance, Bruno Joanides, directeur d’activité chez Syrtals, Lionel Jouve, responsable trésorerie et financements groupe du Printemps et Ignacio Sanchez Miret, trésorier et risk manager de HMY Group et président de la commission FinTech de l’AFTE.
Ignacio Sanchez a présenté le panorama des FinTech pour les corporates, qu’il réalise régulièrement avec Fintrack.
Parmi les 3 000 FinTech recensées dans le monde, les trois domaines d’activités les plus représentés sont le paiement (moyens de paiement, E-commerce, paiement pour compte de tiers, terminaux de paiement, change de devises), le financement (crowd lending, investissement en capital, titrisation de créances, placements de trésorerie) et le BFR/financement à court terme.
Pour Ignacio, la FinTech engendre le changement de la façon de faire et des usages, grâce à la technologie et apporte une brique technique, souvent liée à une évolution technologique et une innovation sur l’usage.
Au-delà des succès quantitatifs, l’apport principal des FinTech est donc qu’elles changent les usages.
La tendance importante cette année est l’arrivée de banques utilisant les start-up en marque blanche ; les FinTech apparaissent de plus en plus comme les sous-traitants des banques, permettant de couvrir de nouveaux besoins. La banque va probablement faire comme les constructeurs automobiles avec les équipementiers, utilisant les FinTech pour apporter plus de services à ses clients.
À l’occasion de cette conférence, trois exemples de FinTech ont été mis en avant :
Air liquide a présenté HawkeyeBSB de Redbridge Analitycs (ex Bfinance) qui permet de visualiser, analyser et contrôler ses frais de cash management. En intégrant l’ensemble des relevés/factures, la plateforme permet de comparer les frais par banque, entité et pays, d’identifier les erreurs, estimées par Redbrige à 5 % des opérations et d’en demander le remboursement. Ce service de calcul des frais bancaires est déjà opérationnel chez Air Liquide.
Armelle Poulou, trésorière groupe d’EDF a parlé de CF2O, une place marché de fonds de roulement mettant en relation des acheteurs en recherche de rémunération de leurs excédents et des fournisseurs en recherche de solutions pour améliorer leurs cashflows. C2FO permet de trouver le taux de paiement anticipé optimum pour chaque fournisseur, qui est ainsi payé plus rapidement mais au rabais.
Enfin, Lionel Jouve, trésorier du Printemps, a introduit SIS/Secured Iban System qui permet d’authentifier les coordonnées de paiement en créant une base partagée. C’est une solution co-construite entre trésoriers qui permet de faire baisser la fraude. Lionel Jouve a appelé les trésoriers dans la salle à se joindre à cette initiative.
La plénière s’est terminée par un débat portant sur le phénomène des agrégateurs de comptes et le rôle du trésorier dans la mise en œuvre des FinTech au sein de l’entreprise. Le trésorier est naturellement un consommateur de produits bancaires ; il est donc aux premières loges sur la FinTech. Le trésorier a toujours arbitré entre ses banquiers ; la Fintech ne fait qu’élargir le champ concurrentiel et ne va donc pas dégrader la relation avec le banquier ; en revanche, elle va la changer.
Le trésorier a beaucoup d’idées pour faire progresser son entreprise, mais aujourd’hui c’est parfois devenu difficile pour lui de vendre ses projets en interne, notamment en raison des contraintes IT et budgétaires. Il a plus de facilité à intégrer une FinTech qui pour lui représente de la R&D externalisée.