Les nouveaux modes de paiement et la clientèle de la zone Asie-Pacifique
En 2017, les touristes chinois à Paris consacraient plus de 30 % de leurs dépenses au shopping pour un panier moyen de 3 400 euros. Alors que la France souhaite attirer plus de 5 millions de touristes chinois par an d’ici l’année prochaine, l’adaptation des modes de paiement à cette clientèle est un enjeu crucial pour que les marchands puissent les retenir.
D’après le rapport Asia-Pacific Online Payment Methods 2019, 50 % des paiements en ligne de la zone Asie-Pacifique se font aujourd’hui au travers de moyens de paiement alternatifs, alors que la carte bancaire reste l’instrument préféré au Japon et que l’Indonésie et la Thaïlande ont un penchant marqué pour les virements. Parmi ces moyens alternatifs, deux d’entre eux ont fait une entrée remarquable en Europe : Wechat et Alipay.
Pour célébrer le Nouvel an chinois, la filiale de Tencent, WeChat, franchissait en effet le cap du milliard d’utilisateurs pour des volumes de paiement dépassant eux-mêmes allègrement le milliard d’euros. Son activité en France s’est considérablement développée et les Galeries Lafayette proposent d’ailleurs maintenant ce mode de paiement à sa clientèle. De même, Alipay, la solution de paiement du géant Alibaba, s’attachait sur la dernière année à conquérir massivement le marché français en multipliant les partenariats. Toutefois, Wechat et Alipay ne sont pas les seuls moyens de paiement alternatifs appréciés par la clientèle asiatique. Dans un contexte de croissance des paiements en ligne et d’afflux de capitaux vers les Fintechs, la concurrence sur le marché des paiements se durcit et de nouveaux acteurs se démarquent comme Kakao Pay, Line Pay ou encore PayTm… D’autres entreprises, moins connues, font doucement leur entrée sur le marché européen comme la Taïwanaise Insto.
La capacité des marchands français à s’adapter pour proposer à leur clientèle le panel le plus large de moyens de paiement est primordial pour qu’ils puissent décliner la meilleure expérience client et obtenir les meilleurs taux de conversion. Il convient donc pour eux de mettre en place une stratégie de veille afin de suivre les modes de règlement les plus utilisés par chaque segment de leur clientèle.
Au-delà de l’UX, c’est aussi l’assurance d’être payé. En effet, l’Autorité bancaire européenne a refusé le SMS OTP comme mode d’authentification forte au sens de la DSP2 et le risque de chargeback est présent puisque ce mode restera largement utilisé après le 14 septembre 2019 à en croire le GIE CB. A contrario, ces moyens de paiement présentent donc un avantage certain par rapport au paiement par carte bancaire en ligne puisqu’ils utilisent des méthodes à deux facteurs. Fini les chargeback ! Le client est pleinement authentifié grâce à la biométrie. S’emparer de ces nouveaux outils, c’est donc également sécuriser les paiements, améliorer ses taux de conversion et adresser une clientèle qui monte en puissance en Europe.