L’utilisation de SWIFT GPI a doublé entre 2018 et 2019 et devient d’ailleurs un standard puisque, progressivement, certaines de ses caractéristiques sont intégrées dans les releases annuelles de SWIFT. Par cette offre, SWIFT améliore le parcours client par la vitesse de traitement des opérations, leur traçabilité, la transparence des frais et la transmission de bout en bout du motif de paiement et d’une référence unique.
SWIFT avait demandé en 2018 aux banques d’intégrer un identifiant unique pour les demandes de transfert MT101 (UETR : Unique End-to-end Transaction Reference, soit la référence de transaction unique de bout en bout). En 2019, l’utilisation du Basic Tracker, qui met à la disposition des banques les premières fonctionnalités de traçabilité des transactions, a été proposée. Cette année, SWIFT exige des banques qu’elles confirment le sort des transferts MT103 reçus, dans un délai de 2 jours ouvrés à partir de la réception du virement. Il est même fortement recommandé de le faire au fil de l’eau, voire en temps réel. La confirmation, appelée « Universal Confirmation », est tout d’abord obligatoire (il est question de la Mandatory Universal Confirmation) et aussi très structurante pour les banques. Dans la confirmation, les banques peuvent indiquer le crédit sur le compte du bénéficiaire, le rejet du virement (avec des codes rejets correspondant chacun à une cause explicite), ou préciser que le virement est en cours de traitement (par un correspondant bancaire par exemple).
Heureusement pour les banques n’ayant pas encore mis en place GPI, il n’est pas nécessaire de revoir toute la chaîne des encaissements afin de générer automatiquement la confirmation des virements reçus. En effet, si les volumes traités par la banque le permettent, il est possible de confirmer les virements reçus manuellement dans le Basic Tracker GUI (Graphical User Interface). Cela est alors entièrement déconnecté du système d’information de la banque. En cas de volumes plus importants, la confirmation peut avoir lieu en mode batch par l’envoi d’un fichier de confirmations au format CSV. Là encore, les développements restent raisonnables. La génération de messages MT199 est le niveau d’automatisation suivant en termes de complexité. Viennent ensuite l’utilisation d’envoi de fichiers au format XML ou encore l’utilisation d’API, qui est le canal le plus complexe à mettre en œuvre. Ces différents modes d’envoi des confirmations permettent la conformité de la banque aux attentes de SWIFT. Chaque banque peut donc choisir le canal qui convient à ses volumes et à ses capacités d’investissement et de réalisation. Les banques peuvent aussi programmer l’utilisation de canaux de plus en plus complexes pour se donner le temps de mettre en place les solutions adéquates.
Les banques peuvent ensuite devenir GPI members, ce qui les fait passer du Basic Tracket au Full SWIFT GPI Tracker, qui comporte davantage de services pour les banques, notamment sur la richesse des données auxquelles elles ont accès.
Un autre volet de la mise en place de GPI est la construction de services à valeur ajoutée pour les clients des banques. Une fois GPI members, les banques ont intérêt à construire une offre de consultation du statut des transactions émises directement dans le Tracker, ou au moins sur la banque en ligne. Mais ce volet va au-delà des exigences de SWIFT.
Les banques sont donc en mesure d’être conformes à GPI en mettant en place un outil de confirmation adapté à leur contexte. Cependant, il est indispensable de prioriser le délai de confirmation des virements reçus. En effet, SWIFT va évaluer le temps moyen de confirmation par banque, qui sera ensuite connu de tout le monde. Ce délai contribuera alors à la bonne image de la banque sur la place, ou pas.
Afin d’accompagner la migration à l’ISO 20022 et d’assurer une démarche globale entre les différents acteurs, le Payment Market Practice Group (PMPG) a publié récemment les bonnes pratiques à respecter par le secteur bancaire.
Vous y trouverez pour les messages de paiement SWIFT FIN :
1. Des explications au regard de la correspondance entre les messages MT et leurs équivalents au format ISO20022.
2. Les bonnes pratiques dans la prise en compte des écarts entre le format actuel et le format ISO 20022, et réciproquement si une entreprise souhaite conserver le format actuel de messages MT, avec la mise en évidence du risque de troncature dans certains cas.
3. La mise en exergue de la responsabilité des différents acteurs du monde des paiements et la définition de bonnes pratiques à adopter pour respecter la complétude des données tout au long de la chaîne de traitement des paiements.
4. Les impacts pour chaque partie prenante.
5. Des préconisations sur ce que le monde des paiements doit prendre en compte avant et pendant la phase de coexistence des formats MT et MX.
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