Le prêt peut représenter jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires 2019 (voire les trois meilleurs mois de l’année 2019 pour les PME du secteur tourisme) ou deux années de masse salariale pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019. Sa durée maximum est de cinq ans ; aucun remboursement n’est exigé la première année.
Les entreprises le demandent à leur banque habituelle ou aux plateformes de crowdfunding/financement participatif.
À l’heure de ce que l’on peut espérer être un retour définitif à la normale, et 3 mois après le lancement, il nous a semblé utile de dresser le bilan de cette initiative, qui a mis en lumière l’importance et l’engagement des banques dans l’économie, plus particulièrement en période de crise.
Sur les 300 Md€ d’enveloppe, utilisables d’ici le 31 décembre 2020, la demande reçue est de 105 Md€ au 22 mai. Les dossiers continuent d’arriver à hauteur de 1,5 Md€ par jour, contre environ 2,5 ces dernières semaines. La demande pourrait atteindre au final 150 Md€, soit la moitié des 300 Md€provisionnés par l’État. Ce montant est considérable car supérieur à l’encours total des crédits de trésorerie des entreprises (237 Md€ de crédit de trésorerie à fin février 2020).
Au 22 mai, 82 Md€ont été attribués à 450 000 entreprises, pour un montant moyen de 183 000 €.
Les banques n’ont pas chômé car 40 Md€ par mois de décaissement, c’est quatre fois le rythme normal de traitement des crédits de trésorerie… alors qu’une partie du personnel, dont tous les services administratifs, était en télétravail ! Bravo !
Les bénéficiaires du PGE sont essentiellement des TPE (autrement nommées « micro-entreprises »/MIC) entreprises occupant moins de 10 personnes, et ayant un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 Md€.
Ainsi 400 000 microentreprises ont emprunté 36 Md€ pour un montant moyen de 91 000 €. Pour les MIC ces 36 Md€ représentent un engagement considérable, qui se compare et s’ajoute aux 20 Md€d’encours de trésorerie à fin décembre 2019. Le PGE a donc triplé l’encours de crédit de trésorerie des MIC !
Le prêt de trésorerie ne représentait que 6 % des encours de crédit des MIC, les banques favorisant davantage les crédits d’investissement (47 % des encours) et d’immobilier (47 % également) sur cette cible, alors que sur l’ensemble des entreprises le crédit de trésorerie pèse 26 % du total des encours.
Après cette opération, on peut dire que le crédit de trésorerie est entré enfin au service des MIC. On peut espérer qu’il restera à bon niveau désormais car c’est un instrument important de développement des petites entreprises.