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Newsletter N° 27 - octobre 2020

   Editorial

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Laurent ROUILLAC

PDG Syrtals SI

L’ère de la distance et du tout digital

Alors que l’évolution de la crise sanitaire vient contredire l’idée d’un retour rapide aux comportements d’avant la pandémie l’hypothèse la plus probable est que nos comportements aient évolués durablement. Nous sommes contraints à aller de l’avant sous de nouvelles formes et à creuser des tendances qui nous paraissaient jusqu’alors plus temporaires que pérennes. Les acteurs économiques doivent envisager d’offrir une réponse permanente en rendant le déplacement physique optionnel.

En effet, si une leçon peut être tirée de cette crise sanitaire, d’un point de vue sociétal comme économique, c’est bien que nos déplacements et nos rencontres sont désormais sujets à caution, et n’ont plus rien de nécessaire. Nous évoluons désormais dans un nouvel environnement, marqué par la dématérialisation, en totale rupture avec le précédent, dans lequel cette dernière n’avait qu’un rôle en construction. Quelles sont les implications d’une telle revendication ?

Tout d’abord, nous ne pouvons que constater que cette tendance à la dématérialisation vient confirmer les habitudes observées chez les consommateurs de la jeune génération. Ceux pour qui le paiement sans contact relève de l’évidence, et qui auraient vite fait d’échanger de longues minutes d’attente dans les bureaux de l’administration contre la possibilité d’une signature électronique. Avec la pandémie et le confinement généralisé, cette tendance s’est propagée, de facto, à l’ensemble de la population. Les déplacements ont été gommés, la demande pour des services à distance a explosé…

Ainsi, il parait difficile d’envisager une déconstruction de ces habitudes de consommer au profit d’un retour aux anciennes pratiques. Plutôt, nos industries doivent se préparer à créer des chaînes dématérialisées, pour lesquelles le contact relève du choix et non plus du prérequis. La distance doit maintenant se penser à l’échelle de l’intégralité des interactions économiques, de l’entrée en relation à la contractualisation, en passant par les échanges et la vente. Les acteurs qui émergeront de ces temps difficiles sont ceux qui continueront à investir dans la dématérialisation.
Comme les pays du nord de l’Europe, qui, il y a quelques années, avaient pris de l’avance sur les échanges à distances, tout simplement parce que les déplacements de personnes en hiver sont difficiles, nous avons aujourd’hui l’occasion et les moyens d’accélérer le tout digital. Plutôt que de nier la tendance, la bonne attitude est celle qui consiste à développer des canaux sûrs pour permettre son développement, comme la circulation tracée des biens de consommation par exemple, pour éviter les déplacements au supermarché ou l’authentification forte, dont la mise en œuvre est prévue au 31 décembre de cette année, qui vient sécuriser l’ensemble des processus digitaux.

Au-delà de tenter en vain de rétablir ce qui fonctionnait avant, envisageons l’après-crise comme une opportunité de creuser des tendances à la dématérialisation déjà bien ancrées.

   Rubrique Paiements

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Olivia BERNANOSE

Directrice d’activité Moyens de paiement

Digitalisation et COVID 19 mettront-elles KO le Cash ?

Si, paradoxalement en Europe, on n’utilise de moins en moins de cash pour régler ses dépenses, force est de constater que sa demande croît toujours en valeur comme en nombre, s’élevant à plus de 5 %, même avec la pandémie. Cette tendance répond principalement à trois besoins : celui d’une monnaie stable (un tiers des billets sont utilisés dans la zone non-euro), le besoin d’épargner, et enfin de pouvoir régler les dépenses dans la zone euro pour un tiers de son usage. Avant la pandémie, en France, 68 % des paiements de détail étaient réalisés en espèces. En valeur, la part représentait 28 %. Certes, la crise sanitaire aura eu un impact sur l’usage des espèces, mais il faudra attendre l’après-crise, pour constater si cet impact sera durable.

Huit Français sur dix restent attachés au cash. En France, 99 % de la population peut accéder à un DAB en moins de 15 minutes note le dernier rapport de la Banque de France. Cette dernière ne voit pas disparaître le cash avant 10 ou 20 ans. Elle continue à investir dans la filière, pour la gestion, la circulation, le recyclage, le tri et la fabrication des billets. Si le coût des espèces en France est évalué à 2,6 milliards d’euros par an pour les banques, dans l’addition, il faut aussi inclure le bilan carbone des autres paiements digitaux et notamment la facture des serveurs hébergeant les données digitalisées. Un DAB équivaut à un investissement entre 35 000 et 50 000 euros, auquel il faut rajouter 15 000 euros d’entretien. Ainsi, les banques, dans un contexte de rationalisation des coûts, planifient leur réduction. Le nombre de DAB a baissé de 4 % en 2019. On en dénombre actuellement environ 50 000. Pour combler ce déclin, la carte bancaire, grâce à la fonction « cash back », permet à des commerçants, et notamment des débitants de tabac, de contribuer à l’accessibilité aux espèces. Cela représente plus de 25 536 points d’accès fin 2019 soit 10 % de progression en un an.

Sur le plan sécuritaire, le cash reste un instrument extrêmement fiable et sûr. Les billets sont équipés de dispositifs sécurisés traçables. La preuve en chiffre : le taux de fausse monnaie est de 30 contrefaçons par million de billets, bien plus bas que pour les instruments digitaux, pour lesquels le taux de fraude atteint 0,062 % pour les cartes, 0,0035 % pour les virements et 0,0004 % pour les prélèvements. Des mesures ont été prises pour lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme, notamment avec l’arrêt des coupures de 500 euros. Les diverses initiatives pour déployer des monnaies alternatives digitales sécuritaires aux espèces montrent leurs limites ; des vols sont encore constatés sans pouvoir retrouver les fonds. L’enjeu pour ces alternatives digitales reste leur fiabilité et leur sûreté.

Sur le plan sanitaire, la monnaie et les billets sont moins porteurs de germes que les terminaux de paiement et clavier où l’on doit saisir son code confidentiel. Pour parer aux pandémies, certains comme Hong-Kong ont anticipé et fabriqué de nouveaux billets lavables.

Ni la pandémie ni le train de la digitalisation des paiements n’auront mis KO le cash. À noter, certains pays pourtant fervents adeptes de la suppression des espèces ont dû faire un retour en arrière. C’est le cas de la Suède et de l’Inde sous la pression de lobby de consommateurs. De même, dans les pays peu bancarisés où les solutions de paiement mobile se sont très largement déployées, les transferts de fonds s’effectuent digitalement, mais le retrait se termine systématiquement par des espèces. Le cash présente toujours deux points forts que ne couvrent pas les autres instruments de paiements digitaux dont les e-monnaies : l’anonymat et la gratuité. Le cash possède aussi un autre atout majeur avec la possibilité d’être échangé, même en cas de panne de réseau ou de black-out. Il paraît impensable de ne pas pouvoir payer en cas de réseaux informatiques hors service. Si le cash doit continuer à cohabiter avec les solutions digitales, ce sera l’une des raisons de son maintien. Enfin, deux visions s’affrontent, d’une part, la digitalisation et le contrôle financier que souhaitent avoir les acteurs financiers sur la clientèle et, d’autre part, les défenseurs des droits à la gratuité et à l’anonymat. Pour répondre à ces fondamentaux de la liberté, gratuité et anonymat, le cash n’est pas prêt de disparaître.

   Rubrique Cash management

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Thierry DINARD

Directeur du développement
commercial groupe & expert
financement

Impact du Covid sur les principaux moyens de paiements

Nous avons analysé l’impact de la crise Covid en France, en Europe et au Royaume-Uni en nous basant sur les chiffres de volumétrie des différents moyens de paiement communiqués par STET, EBA CLEARING et PAY.UK.

Sur les prélèvements, on observe une baisse des volumes de l’ordre de 5 % pendant le confinement, qui s’est poursuivie après. La baisse du montant moyen, qui est de 10 % en Europe et 19 % au Royaume-Uni sur la période avril – août 2020, par rapport à la même période 2019, est particulièrement marquante. Le prélèvement, essentiellement pour des encaissements récurrents, s’est montré très souple, intégrant les reports de charges sociales, les allégements de loyers, la suspension de services (abonnement cinéma…).
Sur les virements standards (SCT en Europe, BACS au Royaume-Uni) on a constaté une baisse significative des volumes, de l’ordre de 10 %, pendant le confinement. Les volumes n’ont guère repris depuis. En cumul valeur, on a perdu 3 % en France, 2 % en Europe et 5 % au Royaume-Uni sur la même période.

Sur les virements instantanés (SCTInst, Faster Payments), on ne peut pas lire de tendance en Europe compte tenu du démarrage récent du service, qui progresse donc fortement. En revanche, au Royaume-Uni, où le programme est établi, on note une forte progression pendant le confinement et plus encore après, avec +19 % de virements instantanés unitaires en cumul sur la période ! Le montant moyen, qui a diminué de 15 %, illustre l’extension de son utilisation.

Les virements unitaires de gros montants (EURO 1 & TARGET 2 en Europe, CHAPS au Royaume-Uni) ont fortement chuté en nombre (-19 % en Europe, -23 % au Royaume-Uni) et la baisse des volumes continue depuis le déconfinement. L’impact en valeur est cependant moindre, compte tenu des importants mouvements de trésorerie que la crise a nécessités.
Concernant les cartes, elles ont subi une forte baisse avec -28 % en valeur en France pendant le confinement, mais suivie d’un rattrapage très important. Finalement, la carte n’a perdu que 3 % de transactions en valeurs sur la période avril – août 2020 par rapport à la même période 2019.

Ces chiffres permettent de démontrer que, même si tout a baissé, à l’image de l’économie, les paiements se maintiennent. Parmi ces résultats, deux se distinguent : les prélèvements qui enregistrent un fléchissement significatif et les paiements instantanés qui, au contraire, connaissent un rebond révélateur de leur potentiel.

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Michel ARGOUGES

Directeur d'activité

SWIFT g4C (Global Payments Innovation for Corporates) : Un nouveau service pour combler l’écart entre la promesse de payer et le paiement effectif des paiements transfrontaliers

Depuis le lancement du service SWIFT g4C (gpi for Corporates) – Pay and Trace, les entreprises bénéficient d’une expérience transformée dans l’envoi de leurs paiements transfrontaliers. Grâce à leurs banques dotées de la technologie SWIFT gpi, les entreprises sont désormais en mesure de suivre leurs paiements transfrontaliers sortants de bout en bout et d’obtenir une confirmation lorsque les fonds ont bien été reçus par le bénéficiaire ainsi que des informations précises sur les itinéraires de paiements, les frais, le change et le temps d’exécution.
Fort de son succès dans le déploiement réussi du service g4C Pay and Trace, SWIFT a travaillé sur une offre de suivi des paiements transfrontaliers pour les comptes d’encaissement des entreprises via un nouveau service g4C Inbound Tracking offrant ainsi des avantages complémentaires clés :
– la visibilité en temps réel des fonds entrants. L’entreprise bénéficiaire de paiements internationaux recevra automatiquement une notification en temps réel de sa banque dès qu’un paiement gpi sera initié par son client donneur d’ordre ;
– la preuve automatique que le paiement a été envoyé par le donneur d’ordre, réduisant ainsi les processus manuels comme l’utilisation de papier ou l’envoi de captures d’écran et offrant une plus grande prévisibilité pour les entreprises dans leurs encaissements, leurs chaînes d’approvisionnement et la gestion du crédit avec leurs clients ;
– l’optimisation de la gestion des liquidités et des prévisions de trésorerie. Grâce à l’information en temps réel, les trésoriers seront en mesure d’améliorer leur gestion de la liquidité en rapprochant les paiements reçus plus efficacement, ce qui leur permet d’avoir une plus grande visibilité sur leur position de trésorerie globale.

Ce nouveau service SWIFT gpi de suivi des paiements internationaux entrants fournit des notifications et statuts d’opérations en temps réel dès que le paiement est initié sur le réseau SWIFT, la banque du bénéficiaire relayant ces notifications au bénéficiaire en utilisant les standards de place (FIN, XML & API standardisés, Web-Banking). Une vue consolidée de toutes les informations associées à la transaction est également transmise au bénéficiaire du paiement : la référence unique de paiement (UETR), le type de service, les informations de routage et les banques intermédiaires, les frais bancaires, le taux de change, les montants et devises instruites et confirmées et les délais d’exécution.

Après une phase pilote menée conjointement avec SWIFT et environ 25 banques, entreprises et fournisseurs d’application, le service g4C Inbound Tracking est entré depuis avril 2020 dans sa phase dite de « primo adoptants » (early adopters). Ce programme d’adoption anticipée a donné l’occasion à 12 autres parties intéressées, banques, sociétés et fournisseurs d’application de trésorerie, de mettre en œuvre un suivi des paiements internationaux entrants avant une adoption plus générale à compter d’octobre 2020.
4 120 institutions financières ont maintenant adhéré à SWIFT gpi et plus de 690 membres gpi l’utilisent activement. Près de 70 % des paiements internationaux couvrant 150 des 180 devises du monde passent désormais par ce service qui s’inscrit dorénavant comme un véritable standard et norme de Place.
SWIFT gpi est un catalyseur dans la gestion de trésorerie optimisée et la maîtrise de la chaîne d’approvisionnement des entreprises via une offre complète dans le suivi, la rapidité d’exécution et la transparence des frais bancaires et du change des paiements transfrontaliers, tant pour le donneur d’ordre initial du paiement que pour le bénéficiaire final.

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Philippe LEGENDRE

Directeur d’activité Échanges clients et reporting

Déploiement du virement SEPA instantané – Une nouvelle étape prometteuse

Le virement SEPA instantané (SCT inst) est un moyen de paiement entièrement dématérialisé, omnicanal, moderne. Il est adapté à tous les cas d’usage et s’intègre progressivement à de nombreux secteurs d’activité.

Le passage du plafond à 100 000 euros depuis début juillet constitue un levier à son décollage, mais le parcours client doit encore se fluidifier. Le virement SEPA instantané se déploie progressivement en Europe, comme service complémentaire aux services existants. Son déploiement est le reflet de la diversité régionale dans le domaine des paiements.
La BCE estime à 23 % la part du virement SEPA instantané sur l’ensemble des transactions effectuées en Europe à l’horizon 2023. La marge de progression en France pour atteindre ce seuil reste importante.

L’usage du paiement instantané se développe et certaines banques proposeront dès la fin de l’année des services permettant d’émettre et recevoir des virements instantanés dans toute la zone SEPA, et couvrant l’ensemble de la clientèle des particuliers, des professionnels, des associations et des entreprises.
Les offres à destination des entreprises sont en cours de déploiement. Il s’agit d’une nouvelle étape importante dans la stratégie de déploiement de ce nouvel instrument de paiement.
Il y a une réelle appétence des entreprises pour le virement SEPA instantané, bien au-delà de la sphère du commerce.
Premièrement, il y a un intérêt à encaisser plus vite. Le SCT inst constitue une forte valeur ajoutée sur ce point et apporte la garantie du paiement. Ensuite, il y a un avantage pour des paiements stratégiques. Enfin, il y a également des avantages pour certains décaissements, le SCT inst favorise la fidélisation de la clientèle ou de la sous-traitance, contribue à une démarche de responsabilité sociale en réglant plus vite ses fournisseurs, il permet de virer les salaires à la date souhaitée, rembourser les notes de frais sans délai…

La promesse client dans le cas de l’offre de remise de masse porte plus sur la disponibilité que sur l’instantanéité effective. Ainsi, une remise de masse peut être traitée dans un délai de quelques secondes à plusieurs minutes en fonction du nombre d’opérations transmises. Ce dernier n’est pas limité.
L’entreprise transmet ses ordres par les canaux habituels, sans contrainte d’horaire ni de jour. Le traitement interbancaire est disponible 24 h/24, 7 j/7 sur l’ensemble de la zone SEPA.
Ce service est proposé dans des offres dédiées ou des offres multifonctions.

La gestion de la bascule automatique en SCT des opérations dont la banque destinataire est non atteignable pourra être proposée. Un reporting temps réel permettra d’obtenir les accusés de prise en charge et de traitement des opérations. De nouveaux services de reporting temps réel viendront compléter l’offre existante. Le virement SEPA instantané apporte une réelle valeur ajoutée. Les cas d’usage se mettent en place, dans une période de forte créativité. Il convient de faire un arbitrage des coûts pour trouver la solution la plus avantageuse pour l’entreprise. L’équilibre-bénéfices/prix est un des principaux leviers qui permettront de gagner des parts de marché de façon régulière sur les moyens de paiement existants.

Le virement SEPA instantané est porteur d’innovation. Il a un avenir prometteur auprès des entreprises.

  SYRTALS COMPLIANCE

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Richard MEHEUT

Directeur de projet et développement de Syrtals Compliance

KYC digitalisé : les enjeux de la réglementation et du parcours client

Si la France tarde à mettre en place un schéma d’identité électronique français notifié et interopérable avec l’ensemble des pays de l’UE (le projet ALICEM d’identité numérique offrant un niveau de garantie élevé est toujours en phase de test), elle n’est pas en reste sur le plan national où plusieurs initiatives ont été prises pour avancer sur ce sujet.
Ainsi, plusieurs solutions d’identité numérique fédérées au sein de la plateforme France Connect connaissent aujourd’hui un déploiement significatif et font l’objet d’attestations ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) au niveau substantiel dont l’exemple le plus significatif est l’Identité numérique de la Poste, accessible depuis janvier 2020.
Jusqu’à présent, ces moyens d’identifications à distance nécessitaient néanmoins la validation d’un agent comme ce fut longtemps le cas pour la solution proposée par la Poste.
Or le règlement d’exécution n°2015/1502, qui fixe les exigences minimales relatives à la vérification d’identité des personnes physiques et à la délivrance du moyen d’identification définies dans le règlement eIDAS, précise uniquement la nature des vérifications devant être réalisées selon le niveau de garantie (ex : authenticité des pièces d’identité présentées, comparaison de caractéristiques physiques du demandeur…) sans spécifier le moyen technique ou organisationnel à mettre en œuvre. En particulier, la rencontre physique (face à face) entre le demandeur de l’identification et la personne délivrant le moyen d’identification n’est pas exigée.

Cette « vacance » du règlement a ouvert la porte aux solutions de face-à-face « à distance » (ou « KYC digitalisé »), par le biais de systèmes de vidéo qui permettent de capturer un document d’identité, d’en vérifier l’authenticité (de façon manuelle ou automatique) et d’en comparer les photos avec un selfie du détenteur effectué en direct (« liveness »).

En France, la fiabilité de cette authentification comparativement à un face-à-face, ainsi que les mesures techniques et organisationnelles permettant de lutter contre les risques de fraude (manipulation des dispositifs de capture d’images ou des canaux de communication, présentation de documents d’identité falsifiés ou contrefaits, système d’authentification de la personne…) doivent encore être spécifiées par l’ANSSI.
Dans l’attente d’un cahier des charges (non disponible à ce jour), plusieurs « RegTech » françaises (sociétés proposant aux institutions financières des solutions techniques permettant d’augmenter l’efficacité et de réduire les coûts d’application des différentes réglementations) ont développé des solutions très performantes de vérification d’identité (analyse de la texture de l’image permettant de réduire les attaques via un avatar ou un masque en silicone par exemple). Ces dernières plaident même une garantie supérieure à celles apportées par un agent pas toujours formé ou équipé pour juger de l’authenticité des documents présentés.

Dès lors, et devant le souhait croissant des établissements financiers d’utiliser ces solutions, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) autorise l’usage de certaines de manière dérogatoire. Cette souplesse permet dans le même temps de ne pas favoriser les entreprises étrangères opérant en France et bénéficiant d’un cadre plus souple dans leur pays d’origine…

 

Pour en savoir davantage sur les solutions de KYC digitalisé, la réglementation les entourant et leur mise en œuvre, Syrtals Compliance et Webhelp vous convient à un Webinar organisé conjointement le 22 octobre à 11 h 00.

Inscriptions en suivant ce lien : https://app.livestorm.co/syrtals_compliance/kyc-digitalise-les-enjeux-de-la-reglementation-et-du-parcours-client

   Rubrique Syrtals-Cards

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Angelo CACI

DG Syrtals-Cards
L’initiative européenne EPI, futur scheme européen

En juillet dernier, 16 banques issues de 5 pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Allemagne) ont annoncé leur alliance pour construire une offre de services de paiement paneuropéenne à l’horizon 2022, soit l’équivalent d’un scheme à leur main. Cette offre se déclinera en plusieurs produits : carte, paiement mobile, PtoP et pourra embarquer d’autres services à valeur ajoutée comme le crédit instantané. Elle s’appuiera entre autres sur le SCTInst (virement instantané).

Face aux géants américains et chinois, il importe en effet pour l’Europe de se doter d’une solution propre qui, à l’instar de la monnaie européenne, pourrait équiper à terme des centaines de millions de citoyens. D’ici là, de nombreux chantiers doivent être engagés (solutions, plates-formes, gouvernance, règles, marketing…) et des partenariats noués avec des tiers (émetteurs, acquéreurs, commerçants, PSP…) afin d’aboutir à un écosystème aussi solide que pérenne.

Il s’agit d’un projet enthousiasmant à plus d’un titre qui, sans aucun doute, va mobiliser d’importants moyens et ressources sur plusieurs années. Et nous aurons le loisir d’en reparler dans nos colonnes.

Fort de plus de 100 consultants spécialisés dans la Monétique, les Paiements (dont l’instant payment) et le Digital, Syrtals se tient à la disposition des banques participantes pour les accompagner lors des phases successives de ce projet ambitieux.

Le Paiement digital dans tous ses états : entre évolutions naturelles et accélérations, revue des faits, enjeux et perspectives en France et à l’étranger

Dans la foulée de la publication de notre 2nd Opus dédié au Mobile Payment et Wallet en juin dernier (accessible sur notre site www.syrtals-cards.com), nous avons organisé le 3 septembre un Webinar sur le Paiement Digital dans tous ses états.

Nous avons ainsi parcouru plusieurs géographies (Chine, Asie du Sud-Est, Afrique, États-Unis, Amérique latine, Europe…) et passé en revue de multiples acteurs en lice (banques, coalitions, géants du web, start-up, fabricants de téléphones, opérateurs télécoms, retailers, cards schemes…).
L’occasion nous a été également donnée de décrypter les rouages et la diversité du paiement mobile/digital (proximité, online, PtoP ; wallets multifonctions jusqu’aux super-apps ; NFC vs QR Code ; instant payment vs carte…), d’analyser les stratégies et les parcours des différents protagonistes, de recenser des innovations ou inflexions notables, d’expliciter les raisons des succès ou des échecs, de relever les nombreux défis sous-jacents (menace des GAFA, solutions européennes…) et d’esquisser des scenarii pour demain, notamment sur le marché français.

Vous pouvez accéder au replay de ce webinar sur https://www.syrtals-cards.com/video/
Nous restons volontiers disponibles pour apporter tout complément d’information

Angelo CACI
acaci@syrtals-cards.com

   Dossier – Interview de Marc ESPAGNON

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Frédéric MAZURIER

Président de Market Pay, fintech du groupe Carrefour
Frédéric Mazurier, Président de Market Pay, nous présente dans cette interview la jeune plateforme de paiement européenne, fintech du groupe Carrefour. Il aborde également la crise sanitaire dans le monde du paiement digitalisé et nous présente les perspectives de développement pour Market Pay et plus largement pour le secteur des services de paiement, à court et moyen termes.
  1. Vous êtes Président de Market Pay, fintech du groupe Carrefour. Pouvez-vous nous présenter cette plateforme de paiement européenne, jeune et innovante ?

Market Pay est une fintech du groupe Carrefour qui a vu le jour en 2016. Elle a été conçue pour répondre aux enjeux du commerce omnicanal du groupe et traiter tous les sujets relatifs aux paiements dans quatre zones géographiques principales : la France, la Belgique, l’Espagne et l’Italie. Durant les deux dernières années, Alexandre Bompard, dans le cadre du plan Carrefour 2022, a engagé le groupe dans une transformation digitale significative, et Market Pay a eu la charge d’accompagner cette transformation au travers de la délivrance de nouveaux services de paiement. Concrètement, nous proposons des solutions pour simplifier les parcours d’achat, concevons des expériences d’achat innovantes en nous appuyant sur des technologies modernes (application mobile, apple wallet, one click…). Nous supervisons le maillage de bout en bout, de l’émission du moyen de paiement jusqu’au financement de l’achat, en passant par l’acceptation. Notre plus grande force réside dans notre appréhension de l’univers marchand dans sa globalité, puisque c’est en son sein que Market Pay trouve son origine. En résulte une offre très centrée sur l’expérience client. Par exemple, nos nouveaux services combinent options de paiement et récompense de la fidélité de nos adhérents, afin de simplifier leur expérience en magasin et de s’assurer qu’ils bénéficient bien de tous les avantages auxquels ils ont droit et ce quels que soient le format et le canal. Enfin, il me paraît important de souligner que Market Pay est une entité autonome au sein du groupe Carrefour. La fintech dispose des équipes UX, Produits, Technologie ainsi que juridique, compliance et de toutes les compétences nécessaires à son développement autonome. De ce fait, nous sommes très agiles, un avantage conséquent dans un marché au développement rapide. En 2019, Market Pay a opéré un volume de 1,3 milliard de transactions, a géré 45 000 terminaux et 5 millions de cartes. Cette volumétrie très conséquente à laquelle s’ajoute un prix très compétitif font de notre plateforme une entité solide, apte à se propager rapidement sur l’ensemble du marché.

  1. Selon vous, y a-t-il eu un avant et après-crise sanitaire dans le monde du paiement digitalisé ?

 Absolument, je pense que la crise sanitaire a modifié de manière structurelle les habitudes de paiement des consommateurs. Pendant le confinement, un certain nombre de clients, qui pouvaient être réfractaires à la digitalisation ou tout simplement qui n’avaient pas fait l’effort de s’y intéresser, s’est retrouvé contraint de s’engager dans cette voie et à se tourner vers d’autres modes de distribution (Drive, e-commerce), pour lesquels le recours à un ordinateur ou à un smartphone est indispensable. De même, les téléphones portables sont devenus très populaires pour scanner les codes-barres et payer. Le but étant de limiter les échanges et donc de freiner les chaînes de propagation du virus. À ce titre, l’effet accélérateur de la Covid-19 est indéniable. En France, par exemple, le taux de paiement par carte dans les magasins a augmenté de 6 points pendant la période de confinement, et est toujours 4 points au-dessus de ce qu’il était en période pré-COVID. De même, dans toutes les géographies que nous gérons, nous n’observons pas de retour au niveau statistique pré-COVID en termes de taux de pénétration carte. La crise sanitaire a aussi eu un effet accélérateur sur l’innovation et la variété de notre offre. Nous avons pu augmenter le plafond du paiement sans contact de la carte pass de 50 à 100 €, développer l’utilisation de la fonctionnalité de paiement au sein de l’application mobile de Carrefour, améliorer notre capacité à traiter une volumétrie de plus en plus importante et accompagner les innovations du groupe en assurant la fonctionnalité des dispositifs de paiement (lors du lancement des boxs « Carrefour les essentiels » par exemple). Ces services, nous comptons bien continuer à les développer et à les perfectionner après que les effets de la crise sanitaire se seront estompés.

  1. Quelles sont les perspectives de développement pour Market Pay, et plus largement pour le secteur des services de paiement, à court et moyen terme ?

 Tout d’abord, nous prévoyons un élargissement géographique. À date, nos services ne sont disponibles que dans quatre pays européens. Notre challenge est donc de les proposer à de nouveaux clients en Europe, voire de l’étendre au Brésil. Nous allons continuer à développer notre activité sur la zone euro, car les volumétries et les législations sont déjà très similaires à ce que l’on connaît et permettent une mutualisation des services. Nous prévoyons aussi un estompement progressif de la frontière entre l’univers physique et l’univers de l’e-commerce. À ce titre, nous allons pousser nos innovations à forte potentialité comme l’initiation de paiement, le paiement digital et l’authentification forte, dont la mise en œuvre est prévue au 31 décembre de cette année.

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