Rubrique Cash Management

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Arnaud BRUNETON

Directeur d’activités

Privilégier l’expérience du payeur grâce à l’instant payment initié

Le monde des paiements scripturaux s’appuie depuis des décennies sur des moyens de paiement classiques comme le chèque, le virement, le prélèvement et la carte bancaire. Les statistiques officielles présentent d’ailleurs systématiquement la part de chacun dans les paiements et étudient les raisons de l’évolution de l’un par rapport à l’autre. Aujourd’hui, les paiements s’envisagent non seulement par les moyens de paiement, qui restent les mêmes, mais aussi et surtout par le parcours de paiement proposé à leur utilisateur, particulier ou entreprise.

Le paiement en tant que tel peut représenter une lourdeur administrative, tant pour le payeur que pour le bénéficiaire. Il suffit de se remémorer les années 1980 où les chèques représentaient encore 75% des paiements scripturaux, avec tous les aspects d’approvisionnement en chéquiers, de préparation des remises de chèques, de déplacements en agence pour le dépôt des remises de chèques, etc. Ce temps est en grande partie révolu et c’est très bien ainsi.
Aujourd’hui, les commerçants souhaitent que le paiement par leurs clients ne perturbe pas leur activité aux moments de forte affluence, qu’il soit garanti, si possible associé à une fidélisation de l’acheteur, qu’il ne soit pas un frein à la validation du panier effectué dans le e-commerce, etc. En fait, ils sont davantage attentifs aux possibilités des services de paiement que des moyens de paiement eux-mêmes.
Lors de la crise en 2020, l’expansion des paiements par carte sans contact relève uniquement du domaine des services de paiement par exemple.
Prenons l’exemple de l’instant payment. Son principal atout est le délai de mise à disposition des fonds pour le bénéficiaire. Il pourrait donc être utilisé par les commerçants de proximité, les grandes enseignes ou dans le e-commerce. Pour cela, l’idéal est que le commerçant soit à l’initiative d’une demande de paiement envoyé à son client. Cela ressemble fortement au Request to Pay ou au produit SEPAmail RUBIS : le commerçant envoie une demande de paiement à son débiteur que ce dernier doit valider sur sa banque en ligne, ou plutôt, pour les paiements de proximité, sur son application bancaire mobile.
En termes de parcours clients, deux cas se présentent. Le plus simple est celui où le client dispose d’une carte de fidélité et est donc connu de l’enseigne où il réalise son achat. Ses coordonnées bancaires peuvent être préenregistrées par l’enseigne et l’acte de paiement en magasin consiste à présenter une carte de fidélité, éventuellement sur une application mobile, qui enclenche dans le système de caisse du commerçant une demande de paiement que le client valide immédiatement dans son application mobile bancaire. Un virement instantané est alors généré et l’acte d’achat est grandement facilité.
Le second parcours client est celui où le commerçant ne connaît pas les coordonnées bancaires de son débiteur. Afin de garantir la sécurité des coordonnées bancaires, le client peut disposer dans son application bancaire mobile d’un QR Code représentant l’IBAN en tant que tel ou un alias, que le commerçant peut scanner pour ensuite générer la demande de paiement. Cela rajoute une étape, mais peut se réaliser rapidement malgré tout.
Dans le cas du e-commerce, la communication d’un alias sur le site permet d’éviter d’enregistrer les coordonnées de la carte bancaire. L’alias peut être généré par la banque pour n’être utilisable que pour les demandes de paiement à valider systématiquement par le détenteur du compte.
Dans tous ces cas, le commerçant bénéficie d’une garantie, car il peut constater la réception des fonds avant de délivrer la marchandise ou le service. De son côté, l’acheteur valide un paiement de manière simple et sécurisée.
Le cas évoqué ici présente une utilisation de différents services de paiement pour le commerce de proximité et l’e-commerce, en alternative aux paiements par carte bancaire. Mais les combinaisons de services de paiement sont multiples et permettent d’adresser différents usages : les remboursements de trop-perçus, le paiement de factures en retard, le versement d’indemnités, le paiement de cotisations, etc. Toutes ces combinaisons ont un double objectif : être fluides pour le payeur et permettre au bénéficiaire de remplacer les moyens de paiement lourds ou coûteux.
L’innovation dans les paiements n’est pas finie et la construction de solutions ciblées bénéficiera de toutes ces innovations. L’instant payment initié connaîtra à n’en pas douter un large succès.