Editorial
Cash et paiement, au cœur de l’évolution des comportements
Les enjeux des services de paiement et de cash management, les deux piliers historiques de l’activité, de la croissance et de l’expertise de SYRTALS, se positionnent comme des acteurs de l’innovation digitale et technologique. En effet, ces deux maillons structurants de la vie économique participent désormais à l’évolution des services en s’adaptant rapidement aux nouveaux usages et permettent ainsi d’anticiper les évolutions de marché.
Dans un contexte actuel toujours en mouvement, il est indispensable de prévoir toujours plus, de piloter ses positions de compte au plus fin et d’intégrer le temps réel dans ses processus de gestion. Aujourd’hui, les organisations, grâce aux solutions innovantes qui fleurissent, sont capables de s’adapter au contexte de la remontée des taux d’intérêt notamment.
L’exigence du niveau de sécurité des transactions est également un enjeu prioritaire, où le digital joue un rôle clé. Les moyens de paiement évoluent sans cesse et requièrent des fonctions de sécurisation et de lutte contre la fraude. Les wallets sécurisés, l’identité numérique, le paiement mobile et la signature électronique sont une partie des composants qui vont permettre d’évoluer encore vers des paiements plus sûrs et rapides.
Cette tendance constante vers la vitesse des prises de décision, dopée par l’innovation, pousse à un pilotage quasi immédiat de la gestion de la trésorerie. Les usages et les comportements des clients recherchent l’immédiateté, les moyens de paiements s’inscrivent dans cette attente, qui concerne tout le commerce.
Le développement durable, enjeu vital de la vie économique, est également une composante majeure de l’évolution de notre écosystème des paiements vers l’accompagnement de la réduction de l’empreinte carbone et des déplacements en permettant la mise en relation, la vente, le suivi, la gestion à distance.
Comme pour l’ensemble du monde digital, il faut s’attacher également, dans le même temps, à tenter de réduire la consommation d’énergie propre à nos processus techniques, pour cela, les solutions et les bonnes pratiques existent.
Utilisés en permanence, les services de paiement et de cash management ont évolué en quelques années d’une activité de service utilitaire et technique à un élément structurant de toute activité personnelle, sociale et environnementale.
SYRTALS CARDS
EPI et l’Europe des wallets
Après le dépit de l’année dernière, place à un nouvel épisode dans l’épopée d’EPI. La coalition a dévoilé, en avril 2023, le rachat de Currence iDeal et Payconiq International et l’arrivée d’actionnaires complémentaires belges et néerlandais. Rappelons que iDeal fait partie des rares réussites remarquables dans les paiements internet en tant qu’alternative aux cartes de ces 15 dernières années. Service conçu en 2005 par les banques néerlandaises et basé sur le virement, il est rapidement devenu le mode de paiement numéro un e-commerce aux Pays-Bas.
EPI dispose ainsi de bases solides au BeNeLux, tandis qu’en France elle s’appuie sur une collaboration étroite avec la société interbancaire française Paylib, forte de ses 30 millions d’inscrits.
Après quelques épineuses tractations qui l’ont vue se délester de la dimension carte, EPI motorisée au SCTinst a pour ambition d’incarner LA solution de paiement numérique de référence couvrant le plus de pays européens.
Dans un marché particulièrement embouteillé, il importera évidemment de proposer des cinématiques ergonomiques et performantes (PtoP, PtoPro, paiements online et magasins) ainsi que des services complémentaires qui permettront d’attirer et de fidéliser en masse les consommateurs et les commerçants (pourquoi pas du crédit ou du BNPL ?).
En effet, au-delà des offres promues par les schemes et les xPay, d’autres protagonistes nationaux ou régionaux (Vipps-MobilePay, Blik, Swish, Bizum…) ont réussi à imposer leurs marques et aspirent à une destinée aussi heureuse.
Nous allons probablement assister à la formation de plusieurs clusters en Europe et à une cohabitation durable, avant une éventuelle symbiose à l’échelle continentale dont EPI pourrait être le catalyseur. Quoi qu’il en soit, les actionnaires d’EPI ont hâte de voir leur pépite briller au travers des premières matérialisations attendues fin 2023 et début 2024. À suivre…
Le Paiement Digital dans tous ses états : OPUS #5
Depuis 2019, nous publions un livre blanc dédié aux Paiements Digitaux et Mobile Wallets dans lequel nous passons en revue les faits, tendances, enjeux et opportunités de cet environnement à l’échelle internationale : un écosystème de nouveau fortement agité ces 12 derniers mois, de par les évolutions réglementaires continues, l’incursion de nouveaux acteurs, les innovations technologiques (de la blockchain à l’intelligence artificielle), les opérations de M&A à répétition ou les levées de fonds erratiques…
En outre, le voile se lève progressivement sur certains projets MNBC (Monnaie Numérique de Banque Centrale), notamment en Europe, tandis que le concept d’Open Banking / Open Finance engendre des perspectives très prometteuses alimentées par les offres d’une myriade de protagonistes : fintechs, schemes, banques, PSP…
Toute cette effervescence, mêlée parfois à l’incertitude, engendre légitimement moult questionnements.
Au travers de cette 5ème édition, nous espérons que nos analyses permettront d’y voir plus clair et de se projeter sereinement vers l’avenir.
L’OPUS #5 est disponible sur le site www.syrtals-cards.com dans la rubrique Actualités / Publications
PAIEMENTS ET SERVICES
Comment l’écosystème des paiements peut-il mener sa transition écologique ?
« Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous », disait Aristote. Aujourd’hui, force est de constater que l’écosystème des paiements s’appuie sur les nouvelles technologies voraces en énergie et en minerais, qui contribuent en partie aux risques environnementaux. Il est essentiel d’améliorer le système, en travaillant sur tous les axes pouvant réduire son empreinte carbone tout en préservant la croissance et le progrès. Quelles voies possibles pour l’écosystème des paiements ?
Les paiements sont un maillon essentiel à la vie économique et sociale. Les agents économiques des paiements mènent des travaux visant à être plus « green » et durables, notamment en s’appuyant sur un panel de pistes d’amélioration, entre autres : optimisation de la gestion des ressources en privilégiant le partage, économie circulaire, location des matériels plutôt que l’achat, réglementations européennes et internationales en vue de promouvoir des instruments de paiements digitalisés et interopérables, digitalisation de bout en bout de la chaîne des paiements, KYC et pilotage des paramètres en selfcare, facture et signature électroniques, communication bancaire et sécurisée des fichiers de paiement de masse, lutte contre l’obsolescence, matériaux et encre plus écologiques et durables pour les chèques et billets, cartes bancaires en plastique recyclé ou en bois, date de validité de la carte prolongée, fin du ticket papier, maintenance des TPE, promotion de technologies moins énergivores pour les cryptomonnaies, mutualisation des services via l’open paiement ou pour les retraits…
L’écosystème des paiements recherche bien à réduire son empreinte carbone en promouvant la durabilité des produits, et surtout en innovant. La décroissance, prônée par certains, aurait très probablement des effets délétères sur les paiements, car les revenus collectés par les transactions sont réinvestis en partie pour innover et sécuriser ces paiements. De plus, la décroissance aurait fatalement un impact sur les revenus et donc sur la possibilité d’innover et de gérer les risques. Gérer les risques, c’est aussi contribuer à réduire les émissions en limitant l’emprise des mafias qui vivent de gains frauduleux, non attentives à l’écologie.
Il existe donc des alternatives à la décroissance en étant plus responsable, en ciblant mieux ses achats, plutôt que systématiquement les réduire en luttant contre le gaspillage et en privilégiant la seconde main et l’innovation. Les paiements conduiront leur transition écologique en adaptant ces pistes écoresponsables, principalement par l’innovation. Les Mongols à l’ère de Genghis Khan n’ont-ils pas inventé un outil multidevise au 12e siècle, le billet papier, qui leur a permis d’échanger et de payer avec les devises locales lors de leur conquête du continent ? Le billet papier a été repris par l’Occident bien plus tard au 19e siècle, alors que les Mongols l’utilisaient déjà, pour leur éviter à produire et transporter des pièces lourdes en métal. Comme le soulignait justement l’économiste Alfred Sauvy, « L’humanité est vouée au progrès à perpétuité », et donc à une certaine croissance. Cette règle s’applique également à l’écosystème des paiements qui s’est toujours nourri des échecs, des avancées d’autres civilisations et de découvertes fortuites. Il réduira également son empreinte écologique en s’armant d’un nouveau système d’évaluation et en repensant ses ambitions. Et ainsi faciliter une économie régénératrice, plus engagée, qui préserve et régénère l’environnement et le bien humain.
CASH MANAGEMENT
L’instantanéité, le « new normal » du Cash Management
SYRTALS a participé ce mardi 13 juin à l’événement UNIVERSWIFTNET avec un atelier consacré à l’émergence du virement instantané dans le cash management et à ses impacts sur la gestion de la trésorerie.
Nos invités GENERALI et NATIXIS ont exposé leur initiative innovante, développée en commun, d’utilisation de l’initiation de virements pour l’encaissement de primes d’assurance.
Les bénéfices sont nombreux tant pour les clients (confort de savoir que la prime est payée et qu’ils sont assurés, certitude de l’imputation sur l’année pour les versements éligibles à la défiscalisation…) et pour l’assureur (meilleure réconciliation des versements, allégement de la charge des back-offices…).
La part des virements instantanés progresse fortement (30 % des virements initiés sont des virements instantanés) à mesure que les banques encouragent ce service de paiement par leur politique tarifaire et améliorent les aspects sécuritaires, leur permettant de rehausser les plafonds de paiements.
CASH MANAGEMENT
L’impact de l’instantanéité́ sur le cash management ou les bienfaits d’une gestion de trésorerie en temps réel
« Parce que le monde bouge ». Souvenez-vous : 20h35, votre télévision bouclait ce billboard de parrainage de la « prophétique » météo. Nous étions en 2004 !
Depuis le phénomène de digitalisation des années 2000 au take-off de la transformation digitale (phase 1)[1] des années 2010, des changements structurels sont apparus. Moteur de la mutation de nos modes de vie (le smartphone a remplacé le doudou !) et de nos organisations, l’innovation technologique dissipe peu à peu les « barrières spatio-temporelles[2] » pour instaurer une nouvelle culture, un nouveau standard de consommation client : l’immédiateté.
Dès lors, l’avènement de ce « temps réel[3] » interroge sur la cohabitation de deux architectures : celle d’un servicing « temps réel » via des systèmes frontaux toujours plus conviviaux & fluides (UI/UX/nouveaux moyens de paiement, fidélisation client) adossée à un Core model (avec un legacy en cours de digitalisation) assis sur du traitement batch. Mais la « viabilité » de cette architecture est-elle pertinente ?
En réaction aux crises actuelles (pandémie, Ukraine, récession, inflation, coût énergétique, réindexation des taux d’intérêt, volatilité des marchés) et aux arbitrages métiers de plus en plus complexes, de nouvelles priorisations émergent des trésoreries d’entreprise. Celles-ci opèrent la transformation de la fonction Finance en faisant notamment converger leurs procédures globales et outils (TMS & ERP), stimulées par les nouvelles technologies (IA), vers la gestion en temps réel (analyse des flux financiers, tenue de compte & gestion de la position minute, data stratégiques dans les processus financiers, prise de décision, meilleure visibilité sur la circulation du cash).
82 %[4] des directions financières tablent désormais sur une refonte de leur approche budgétaire.
Mais l’arrivée en force de nouvelles initiatives (réglementaires & évolutives de l’écosystème) visant la normalisation, la simplification et la fluidité des échanges B2B (SWIFT GPI, migration ISO 20022, facturation électronique, passage au full IP, EPI nouvelle version) sonne la convergence vers un nouveau paradigme : l’instantanéité (et donc son corollaire : la fin du batch !) comme le new normal du cash management.
La profession financière corporate a besoin de vitesse, certes dans le pilotage du cash, notamment dans l’exécution des paiements, mais pas sans traitement sécuritaire & intelligent (recours à l’IA pour la LCLF, plus grande capacité de prévision dans les forecasts et de tracking).
Or, si les paiements instantanés (SCT Inst, virements initiés, RTP) facilitent la projection vers de nouvelles ambitions, les ROI associés aux différents cas d’usage ne seront évidents qu’à hauteur d’une bascule généralisée de l’écosystème vers le temps réel (en cible le full IP). Seuls ≈10 % des trésoriers[5] disposent de solutions d’accès temps réel aux liquidités.
Ainsi, pour y parvenir, plusieurs leviers de transformation sont possibles : l’enrichissement de la data rendue possible par les déploiements de SWIFT GPI, la migration SWIFT ISO 20022 qui comme la facture électronique suscite l’intérêt pour les paiements instantanés (dont le potentiel ne sera exploitable qu’à concurrence de la disponibilité des reportings en temps réel). De même, en simplifiant l’interopérabilité et la communication entre fournisseurs de services et clients, la norme ISO 20022 assure efficacité et sécurité des échanges de fichiers. Des données de meilleure qualité pour des paiements plus sûrs et rapides améliorent significativement les taux de STP[7] et réduisent les coûts de maintenance de tous les formats et l’adoption des solutions d’analyse de données à forte valeur ajoutée, comme la demande de paiement ou encore la facturation électronique. Celle-ci permet, outre le gain de traitement (réduction de coûts de 50 à 75 % macro-estimée par la DGE[8] pour un gain de 80 % d’automatisation temps réel grâce à la dématérialisation des processus), l’instantanéité et la fiabilisation de la donnée financière automatiquement intégrée (dans l’ERP), au service d’une qualité des forecasts et des modèles induits. Un apport crucial quand 78 % des directions financières se disent préoccupées par l’amélioration de la prédictibilité des flux de trésorerie à long terme.
De plus, pour être toujours plus agiles et flexibles, les trésoriers peuvent tabler sur les API (et l’open banking associé), qui leur permettent de disposer d’informations on demand & real time (relevés, soldes bancaires…), rendant les flux en temps réel tout au long du processus de trésorerie et améliorant mécaniquement le prévisionnel.
Et demain, un cash pooling temps réel ? Basé sur des API elles aussi « temps réel », ce dernier permettrait des nivellements intrajournaliers (automatisables) dont le fonctionnement pourra être basé sur des schémas établis ou personnalisés permettant ainsi de gérer en temps réel les positions de liquidité.
De plus, la mise en place d’une trésorerie temps réel passerait a fortiori par des approches de type centralisation de trésorerie appliquée à des comptes virtuels permettant une centralisation instantanée des liquidités avec visibilité & accessibilité. Mais pour ce faire, les trésoreries d’entreprise doivent préalablement opérer un changement de culture, et ainsi considérer l’activité traditionnelle de gestion de positions de trésorerie comme une activité dynamique, et de nouvelles compétences analytiques & data telles un Data Protection Officer (DPO) sur un périmètre Cash Management.
Si 2022 sonnait la « fin de l’abondance » ? 2023 marquera « l’instantanéité » comme nouveau sous-jacent, standard d’échange B2B et nouveau paradigme du cash management. Ainsi, l’instantanéité (monitoring des flux en temps réel, optimisation du BFR, mutualisation des ressources de trésorerie disponibles, construction de positions prévisionnelles plus solides…) conforte l’assise de la trésorerie dans une fonction plus stratégique qu’opérationnelle.
[1] Straight Through Processing. [2] Direction Générale des Entreprises. [3] La phase 2 actuelle étant dédiée à la data. [4] À l’image d’EPI qui avait pour prérequis, côté banque, le décloisonnement/désilotage des SI monétiques et flux. [5] « L’avènement du temps réel » est un des quatre principes (avec le big data, l’internet des objets-IOT et l’omniprésence d’internet) sur lesquels s’appuie la transformation digitale pour impacter toutes les entreprises. [6] Enquête 2023 – PWC DFCG. [7] Face à leurs homologues, capables au mieux d’anticiper leur besoin en trésorerie à trois ou quatre semaines.LA GESTION DE LA FRAUDE
Avec une perte de 5 % du chiffre d’affaires tous secteurs confondus, la fraude interne (usurpation d’identité…) représente comme avec l’externe (détournements d’actifs…) un fléau qui « siphonne » les entreprises, mettant à mal l’intégrité de leur SI, la stratégie sécuritaire des données, leur réputation (confiance client) et bien évidemment leur finance.
92 %[1] des entreprises françaises ont été a minima victimes d’une tentative de fraude (soit un préjudice ~100 000 euros par entité légale).
L’une des plus virulentes d’entre elles, la fraude au virement, gangrène la chaîne de paiement des entreprises, au point de contraindre les directions financières à « consommer » toujours plus de solutions innovantes (recours à l’IA, Machine Learning…), faciles à déployer (via SFTP, connecteur natif, API…) et clés en main (contre-mesures immédiates). SEPAmail/diamond, SisID, Trustpair : ces solutions de prévention (axées tantôt sur la criticité de l’authentification des RIB, tantôt sur l’appartenance de comptes bancaires aux tiers sur différents points de risque) ont désormais pris le pas sur le modèle « dépassé » des listes blanches.
Mais si « l’avènement du temps réel[2] » challenge ces solutions (impératif de vitesse[3] oblige), notamment en matière de fraudes[4] (FOVI[5] par exemple), les procédures internes métiers n’en restent pas moins pertinentes[6] dans leur recherche de certitude absolue que chaque combinaison (facture + RIB + destinataire + prestation) qui se présente sur la chaîne de paiement est bien authentique.
[1] Étude PWC – Global Treasury Survey – mai 2021.
[2] Virements instantanés SEPA SCT Inst – 24/7/365 en 15 secondes.
[3] Fin de l’analyse par batch.
[4] Déplacements rapides de fonds entre comptes & mules financières…
[5] Faux Ordre de Virement.
[6] Au nom du « contrôle de tiers » relevant pleinement de la responsabilité des entreprises.
INTERVIEW
- Pouvez-vous nous présenter Paylib ?
Paylib une initiative des différentes grandes banques françaises. Le projet a débuté dans l’e-commerce avant d’évoluer vers le paiement en magasin sans contact et enfin de se déployer dans le paiement peer-to-peer (envoi d’argent par numéro de téléphone). Cependant, le développement en propre de Paylib s’est fait dans le sens opposé : le paiement de personne à personne s’est considérablement développé, le paiement sans contact ensuite, tandis que le paiement en e-commerce n’a pas poussé son développement, les banques proposant désormais aux clients des solutions fluides et sécurisées pour ce type d’opérations. Désormais, les services délivrés par Paylib se concentrent sur ces deux secteurs clés : le paiement sans contact et le paiement mobile de personne à personne.
Dès le lancement de Paylib, nous avions une vision forte de ce qui constituerait son ADN. En tant que solution de paiement mobile digital, nous voulions tenir la promesse d’un système sûr, pratique et fluide, fiable au niveau des meilleurs standards bancaires et garantissant la souveraineté européenne tant sur les paiements en eux-mêmes que sur les données personnelles.
Pour le consommateur, Paylib entre Amis (le service de peer-to-peer sur numéro de mobile), c’est un outil digital très simple d’utilisation, transversal en termes de plateformes numériques (Android, iOS). Avec Paylib entre Amis, service directement intégré dans les applications bancaires, les transactions sont gratuites, faciles à effectuer (plus besoin de l’Iban du destinataire, son numéro de téléphone suffit), directement de compte bancaire à compte bancaire, et en instantané. Paylib et les banques garantissent la sécurité en même temps que l’immédiateté des virements bancaires (moins de 10 secondes).
L’efficacité du modèle Paylib nous a permis une belle adoption par les consommateurs et les différents acteurs du secteur. À ce jour, on dénombre plus de 30 millions d’inscrits au service Paylib entre Amis. Le service est distribué au sein des applications bancaires des sept grands groupes bancaires nationaux qui couvrent plus de 95 % des Français bancarisés. Avec plus de 2 milliards d’euros échangés sur les 12 derniers mois, Paylib a pris le leadership du marché en France sur le peer-to-peer.
À l’avenir, le paiement en magasin sans contact pourrait constituer la part la plus importante des usages des services Paylib. Le potentiel du sous-jacent achat en magasin est en effet considérable. Déclenchées par les NFC des terminaux de paiements en magasins et réalisées sur plateforme Android, ces opérations sont de plus en plus prisées par l’utilisateur. Son plein développement passant par son extension sur la plateforme iOS devra néanmoins attendre les mises en œuvre début 2024 opérationnelles du Digital Market Act adopté par les instances européennes en 2023 avec l’ouverture de l’antenne NFC d’Apple. En effet, la transversalité iOS+Androïd est un facteur essentiel de l’adoption des services Paylib, universel par nature.
- Quelles synergies existent entre Paylib et EPI (European Payments Initiative) ? Quelles sont les prochaines étapes ?
Pour bien comprendre ce rapprochement, il faut savoir que des structures comme Paylib, dont les actionnaires viennent des Banques Nationales, existent dans de nombreux pays. On peut citer Bizum en Espagne, iDEAL aux Pays-Bas ou bien encore Payconiq en Belgique : beaucoup de pays européens ont monté des solutions similaires à Paylib et qui sont plusieurs, comme Paylib, à avoir pu s’imposer comme leaders dans leur pays.
Au vu des investissements à réaliser sur la décennie à venir, les communautés bancaires et solutions peer-to-peer nationales se sont rapprochées. Il s’agit de valoriser les savoir-faire de chaque pays et converger vers la mise en commun d’une plateforme. Les tentatives d’exportation géographique de solutions nationales dans des pays voisins se sont souvent soldées par un échec, car ne pouvant s’appuyer sur la force de distribution de ses banques actionnaires distributives. En conséquence, les leaders des services de paiement digital collaborent pour créer une plateforme européenne commune qui puisse faire face aux géants américains du digital que sont PayPal, Apple Pay ou Google Pay. Ces travaux sont actuellement lancés et se concrétisent dans la construction de l’European Payments Initiative (EPI), plateforme européenne des services de paiements digitaux.
À l’heure actuelle, le périmètre d’EPI constitue le noyau de fédération, avec pour l’instant quatre premiers pays (l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France). Néanmoins, le projet EPI ambitionne d’être rejoint, dans le temps, par de nombreux autres pays européens, et d’être nourri par les différentes expertises nationales.
Ainsi, dès la fin de l’année 2023, le pilote EPI en France, fortement appuyé sur le succès de Paylib entre Amis, s’ouvrira avec son premier service : le peer-to-peer. L’idée est de pouvoir entamer une transition fluide pour les utilisateurs entre Paylib et EPI avant de s’étendre à d’autres services (e-commerce, magasin, etc.).
- Quels sont les principaux enseignements du dernier baromètre paiement mobile que vous avez récemment réalisé avec Kantar ?
Le baromètre réalisé par Kantar pour Paylib est éclairant. Nous y constatons que Paylib est désormais un acteur connu et reconnu par le grand public et bien installé comme leader en France. La notoriété de Paylib étant désormais au niveau d’un acteur majeur du grand public, la progression se fait désormais surtout sur le niveau de connaissance approfondie des Français. C’est le signe d’un renforcement et d’une généralisation de l’adoption du service par l’ensemble de la population.
Au-delà du leadership de Paylib en notoriété, Paylib se révèle aussi être la solution pour laquelle les Français déclarent avoir la plus forte intention d’usage. C’est très positif et augure de notre développement futur dans la perspective de la convergence européenne incarnée dans EPI