L’industrie des paiements, un enjeu de souveraineté
L’industrie des paiements se distingue par son dynamisme et son rôle central dans tous les secteurs d’activités : faciliter les paiements dans le retail, optimiser les encaissements des compagnies d’assurance ou renforcer les capacités numériques des entreprises de télécommunications… Ce rôle pivot s’appuie sur un cadre réglementaire européen en constante évolution.
Les initiatives européennes, telles que la DSP3 et le développement de l’Instant Payments, fixent un cadre normatif favorable à l’innovation. Elles alimentent des avancées majeures dans la sécurisation des transactions : vérification des bénéficiaires, identité numérique, signatures électroniques, ou encore l’encadrement de l’intelligence artificielle avec l’IA Act. Ce cadre réglementaire exemplaire, conçu et porté par l’Europe, favorise la souveraineté économique du continent.
La France et l’Europe possèdent une expertise unique et une capacité à innover dans le domaine des paiements. Éditeurs, intégrateurs et cabinets de conseil créent et surtout déploient ainsi ensemble des solutions concrètes pour répondre aux besoins des entreprises et des consommateurs, depuis l’invention par un Français de la carte à microcircuits. Nous savons à présent que le succès est surtout lié au déploiement réussi d’une technologie et c’est un volet sur lequel le pays dispose également d’une forte expertise qui permet de viser l’exportation de nos solutions technologiques et la garantie de ne pas dépendre de celles d’autres continents.
Cependant, malgré ce potentiel, le développement de l’industrie des paiements exige des investissements significatifs. Si les entreprises de l’écosystème sont prêtes à financer des projets sur fonds propres, le soutien des investissements dans le déploiement des initiatives européennes est une clé du succès.
Dans le contexte des fêtes de fin d’année et l’essor continu des achats en ligne, le niveau d’exigence et les enjeux apparaissent encore plus clairement. Le paiement est un vecteur de fluidité pour les consommateurs et d’activité pour les commerçants en boutique et en ligne. Les deux parcours ne doivent pas être mis en opposition, mais au contraire s’enrichir l’un de l’autre : permettre à une transaction de commencer en ligne et de se terminer en boutique, ou inversement, sans rupture, intégrer les cartes cadeaux, les financements, étudier l’utilisation des monnaies numériques…
Cette capacité à s’adapter à ces besoins, tout en garantissant la sécurité de la transaction, est un enjeu stratégique pour l’Europe.
Favoriser l’investissement dans notre écosystème des paiements permettrait non seulement d’affirmer la souveraineté européenne sur ces axes majeurs, mais également notre capacité à rester à la pointe de l’innovation mondiale.