EDITO
Le double effet du basculement numérique
Uber, BlaBlaCar, Amazon, Airbnb… Toutes ces plateformes de services illustrent le basculement numérique qui apporte une nouvelle dynamique à nos métiers tournés vers les moyens de paiement. Cette disruption de notre économie est une formidable opportunité qui réconcilie croissance économique et développement durable.
En effet, le basculement numérique a engendré de nouveaux modes de consommation et une montée en charge du paiement qui représentent une véritable opportunité pour l’économie. Aujourd’hui l’acte d’achat prend une importance primordiale dans notre écosystème commercial. Il implique beaucoup plus de monde et différentes générations ; les consommateurs arrivent plus jeunes sur le marché et les séniors sont de plus en plus rompus au numérique, augmentant ainsi considérablement le volume de la clientèle. Dans cet écosystème, le mode de paiement occupe une place cruciale. BlaBlaCar ne peut exister que grâce à la plateforme numérique qui autorise le paiement immédiat. Pour tous ces nouveaux services, la transaction doit offrir fluidité et flexibilité avec une solution à la carte au client.
Mais la numérisation est aussi un atout pour notre planète, puisque nous limitons nos déplacements et l’utilisation du papier. La livraison « Just-on-time », couplée à une meilleure optimisation des circuits de livraison, permet de livrer en limitant les kilomètres et donc les émissions de CO2. On fait ainsi du développement durable en améliorant la croissance.
Le basculement numérique rend possible toutes ces nouvelles demandes. Notre rôle est de nous adapter à des échanges digitaux et d’organiser tout un écosystème commercial dans lequel le moyen de paiement s’inscrit pleinement et joue une carte structurante. Car si le paiement n’est pas possible, la vente échoue. La banque et les prestataires de paiement ont vocation à rendre possible les transactions dans cet environnement et d’accompagner ce mouvement, vecteur de soutien de l’économie et de notre société.
Nomination
Thierry Dinard, spécialiste du marché des paiements et du crédit vient de rejoindre le groupe SYRTALS pour développer les activités liées aux paiements de la banque de détail et de la grande distribution. Il sera également en charge du développement international. Ancien élève d’HEC Paris, Thierry Dinard compte 30 années d’expérience professionnelle dont 20 à des postes opérationnels dans des banques et 10 comme consultant, en France et dans d’autres pays européens. Avant de rejoindre SYRTALS, il a passé trois ans en Russie, en tant que directeur des services financiers de l’un des principaux groupes de distribution locale avec pour mission de lancer une activité de services financiers BtoC et de professionnaliser la gestion des flux financiers.
GESTION DU RISQUE DE FRAUDE
Tous unis contre la cybercriminalité…
80 % des entreprises européennes, petites ou grandes, auraient été les cibles de cyber-attaques au cours de l’année passée selon diverses études.
Les banques déjouent quotidiennement des tentatives de cyber-attaques et la lutte contre la cybercriminalité se situe au cœur de leurs efforts et de leurs investissements. C’est à ce prix seulement qu’elles pourront préserver la confiance et la sécurité dans l’économie numérique et dans la relation avec leurs clients.
Plus encore, de nombreux partenariats et coopérations se mettent en place, au plan national comme au plan européen, pour lutter plus efficacement, ensemble, contre les cyber-menaces au-delà des frontières. Les investissements réalisés sur plusieurs années dans ce contexte sont très importants. Qu’il s’agisse de la coopération récente des banques françaises avec la Police nationale dans le cadre d’EUROPOL, ou du lancement par la Commission européenne de partenariats avec les nombreux acteurs du secteur de la cyber-sécurité, ces rapprochements n’ont qu’un seul objectif : être plus efficace contre des attaques de plus en plus innovantes, sophistiquées et potentiellement massives.
La cyber-sécurité est aujourd’hui un secteur en forte expansion. Les partenariats avec les nombreux acteurs européens de la FinTech, de la cryptographie, de la certification, de la détection de la fraude, du scoring, du data mining, du temps réel, de la sécurité informatique, de la lutte contre les virus et autres malwares… permettent de stimuler l’innovation, de développer la compétitivité et de favoriser la recherche de solutions robustes et transfrontières à la hauteur des enjeux.
Selon un rapport alarmiste de la firme américaine Cybersecurity Ventures, le coût global de la cybercriminalité et de ses conséquences, doublerait de 3 à 6 billions de dollars (1012) entre 2015 et 2021. Au regard de la diversité et de l’ampleur potentielle des cyber-menaces, la collaboration entre les États membres, les organismes nationaux et européens et les acteurs de la cyber-sécurité semble prometteuse. Cette collaboration n’est plus une option et doit être renforcée, encore et encore…
Retour sur l’observatoire de sécurité des cartes juillet 2016 : Les fraudeurs exploitent les faiblesses des systèmes et des procédures
Sans surprise, la fraude ne connaît pas la crise, c’est un secteur économique en pleine expansion. Interconnectée et organisée, elle évolue et s‘adapte malgré les parades mises en œuvre. Les acteurs invisibles œuvrent dans l’ombre. Ils sont variés : développeurs de logiciels malveillants (botnet, ransomware, déni de service…), responsables d’infrastructures et des fournisseurs de services hébergeant des logiciels malveillants et permettant leur déploiement, mais aussi mules intermédiaires volontaires ou involontaires et revendeurs de données bancaires (carte, IBAN…). La vigilance, l’authentification et la traçabilité de la transaction ainsi qu’une lutte coopérative sont nécessaires pour contrecarrer ces acteurs invisibles.
Le dernier rapport de l’observatoire de la sécurité des cartes montre que la fraude sur les transactions domestiques baisse, en revanche la fraude transfrontalière continue à progresser. Elle couvre 75 % de la fraude soit 300 millions d’euros sur les 416 millions d’euros de fraude constatée en 2015. Les paiements à distance restent toujours vulnérables et plus particulièrement les paiements des Français à l’étranger et notamment les transactions hors zone SEPA. À noter aussi sur 2015, l’apparition de la fraude sur le sans contact. Son taux est comparable à la fraude sur les paiements de proximité (0,019 %). Cela représente un montant mensuel de 42 k€ et concerne essentiellement des cartes volées ou perdues.
Les fraudeurs exploitent les faiblesses des systèmes et des procédures. Les sites d’e-commerce non sécurisés sont attaqués, mais fait nouveau également les sites sécurisés par 3D-Secure. Ces derniers sont attaqués par phishing. Certains fraudeurs exploitent les faiblesses potentielles d’enrôlement ou d’authentification. D’autres attaquent les canaux de transmission des mots de passe, ou bien usurpent la carte SIM par la technique du sawp SIM, ou encore redirigent l’envoi de SMS vers un autre smartphone, après avoir infecté le téléphone d’un logiciel malveillant permettant cette manipulation.
Les prestataires de service de paiement et en particulier les « Third Party Provider » qui se lancent dans la course des paiements auront un défi de taille à relever face à ces acteurs de l’ombre : gérer le risque de fraude, en sécurisant leur plateforme, tout en prouvant que l’opération a été authentifiée, dûment enregistrée et comptabilisée.
TRADE FINANCE, SUPPLY CHAIN, FINANCE / BPO, RMB
La Blockchain réinvente les lettres de Crédit et la gestion des Créances Commerciales
C’est écrit mais pas pour longtemps… En effet, le trade finance va connaître des évolutions majeures avec l’arrivée des nouvelles technologies. Le consortium bancaire R3, qui réunit une cinquantaine de banques mondiales, dont BNP Paribas et NATIXIS, vient ainsi de tester deux prototypes de lettres de crédits et de créances clients en utilisant la technologie Blockchain.
C’est une avancée importante lorsque l’on sait que les lettres de crédit garantissent plusieurs milliards de dollars de transactions par an et représentent l’un des principaux moyens pour limiter les risques de paiement dans les transactions. Or ces lettres de crédit sont toujours sous forme de documents papier et nécessitent une gestion complexe.
Avec la technologie Blockchain, les informations liées à des transactions sont enregistrées automatiquement dans un historique dématérialisé et partagé entre leurs différentes parties prenantes.
Les transactions seront ainsi plus rapides et bénéficieront d’un coût de traitement plus réduit. Le consortium R3, qui œuvre afin d’élaborer des standards autour de la Blockchain, estime que l’utilisation de cette technologie pourrait réduire de 10 à 15 % les coûts du trade finance ce qui, générerait une augmentation substantielle des revenus des banques.
Il ne reste plus qu’à déployer cette solution à grande échelle.
SYRTALS CARDS
PAIEMENTS & DATA : une osmose faite pour durer
Chacun d’entre nous est convaincu que la donnée est l’oxygène du 21e siècle. Du fait de la multiplication des points d’interaction et de communication, nous en générons et consommons des quantités astronomiques. Ainsi, l’art de l’exploitation des données devient un bien essentiel pour nombre d’entreprises, surtout quand les géants du web ou certaines start-up en ont fait leur spécialité.
C’est ce qui se passe aujourd’hui dans la sphère des services financiers et des paiements, à l’aune d’un marché toujours plus concurrentiel, où les risques d’intermédiation ne cessent d’augmenter, où l’équation économique est mise à mal (impacts de la DSP2, essor du digital, baisse des commissions, boom de l’économie collaborative…) et où les consommateurs sont informés, avertis, hyper-connectés… et toujours plus volatils.
Dans ce domaine particulier, qui est le mieux placé pour « emporter la mise » ? Les Gafa, les systèmes cartes internationaux comme Amex, Visa et MasterCard, les néo-banques et autre agrégateurs de comptes ; les grands groupes de la distribution, les opérateurs mobiles ou bien les établissements bancaires « classiques » ?
Les modes de paiement sont le cordon ombilical de la relation bancaire et les banques restent les premiers émetteurs de cartes. Elles traitent des milliards de transactions par an émanant d’un vaste réseau de commerçants.
Dès lors, il devient stratégique pour les banques de ne pas perdre cet avantage. Au contraire, elles doivent le consolider en tirant parti du patrimoine d’informations dont elles disposent, bien sûr dans le respect de la réglementation, mais surtout en alliant transparence, pertinence, contextualisation, anticipation, personnalisation dans leurs approches et en trouvant les bons partenaires.
Par ailleurs, l’enjeu des données appliqué au paiement sera d’autant plus crucial, que la relation bancaire sera toujours plus « mobile first » et qu’il s’agira d’enchanter l’expérience utilisateur, en lui proposant le bon service au bon moment, là où il se trouve au gré de ses déplacements grâce à la géolocalisation.
Il faut rester lucide : les consommateurs sauront faire le tri et récompenser les prestataires qui auront bâti les services les plus appropriés, sûrs et utiles.
Dans tous les cas, les années qui viennent seront riches en initiatives en tout genre et en rebondissements, mais une chose est sûre, la donnée restera au long cours au cœur des enjeux pour tous les acteurs jouant dans l’arène des paiements.
CASH MANAGEMENT
Offres de paiement des Fin Tech : quel attrait ?
L’arrivée des FinTech est annoncée partout. Tous indiquent que les banques vont souffrir de cette concurrence. Les FinTech sont présentées comme agiles, réactives et moins chères. Mais qu’en est-il vraiment dans le domaine des paiements ?
Les banques disposent d’une clientèle importante et d’un réseau commercial actif. Il est vrai que l’imbrication des applications et leur nombre, les contraintes de conformité, la planification des développements… rendent les créations de nouveaux produits longues et coûteuses. Mais les banques en proposent quand même.
Les FinTech s’appuient exclusivement sur le digital et proposent de nouvelles expériences clients. Leurs offres correspondent aux nouveaux modes de consommation, notamment pour les entreprises du e-commerce et du BtoC. Elles bénéficient par ailleurs de souplesse pour leurs développements, de faibles coûts structurels diminuant leurs tarifs et d’une certaine agilité pour ajuster ou faire évoluer leur offre. Les FinTech disposent donc d’atouts différenciants par rapport aux banques, mais doivent investir beaucoup plus dans la commercialisation.
Finalement, chaque catégorie d’acteurs présente des avantages et des inconvénients. La menace annoncée s’avérera finalement vraie uniquement si les offres des FinTech paraissent plus faciles d’utilisation, moins chères, plus sécurisées que celles des banques et si les FinTech inspirent plus confiance à leurs clients.
NOUVEAUX SERVICES DE PAIEMENTS
Le règlement général sur la protection des données
La réglementation relative à la protection des données personnelles a été actualisée avec l’entrée en vigueur du Règlement (UE) 2016/679 le 24 mai 2016. Il entrera directement en application au sein des États membres de l’UE le 25 mai 2018 et remplacera la directive de 1995 et les textes nationaux, soit la loi informatique et libertés en France.
L’environnement juridique de l’ensemble des acteurs du paiement, qu’ils soient PSP ou nouveaux entrants (les initiateurs et les agrégateurs), va par conséquent connaître de grands bouleversements au 1er semestre 2018 avec l’entrée en application de la DSP2 et du RGPD. Il conviendra pour chacun de définir le rôle qu’il tient dans le traitement des données : responsable, co-responsable ou sous-traitant pour définir le régime de responsabilité qui lui est applicable.
Le Règlement renforce des principes préexistants comme le consentement et les charges probatoires du responsable de traitement. Il consacre également de nouveaux droits (droit à l’oubli, à la portabilité des données, etc.) et de nouvelles obligations comme la mise en œuvre d’analyses d’impacts de chaque traitement sur les droits et libertés des personnes physiques.
Les responsables de traitement bénéficieront à leur avantage d’une simplification des démarches administratives : la déclaration préalable des traitements est remplacée par la tenue d’un registre des activités de traitement. Ce registre pourra être tenu par le délégué à la protection des données dont la nomination ne sera obligatoire que pour les entreprises dont les activités de base consistent en des opérations de traitements qui exigent un suivi régulier et systématique à grande échelle des personnes concernées.
L’entrée en application du Règlement impactera tous les PSP qui doivent d’autant plus en étudier les impacts que les amendes en cas de violation de la réglementation ont été largement revues à la hausse.
Retrouvez le Panorama de la DSP2 sur le site Syrtals http://www.syrtals.com/fr/Panorama_DSP2_disponible
Syrtals accompagne les entreprises dans toutes les étapes de la mise en œuvre de la DSP2 : décryptage réglementaire, analyse d’impact, étude d’opportunité, dossiers d’agrément /d’exemption d’agrément ou encore lancement de nouveaux services.
DOSSIER
3 questions à Eric Henry, Strategy & Products – Head of Trade Market Management – Corporate Trade & Treasury Solutions at BNP Paribas
1. Quel a été le point de départ de la digitalisation du trade finance chez BNP Paribas ?
Les solutions digitales sont inscrites dans l’ADN de BNP Paribas. La digitalisation au sein du Groupe remonte au début des années 2000 avec le lancement de notre plateforme d’optimisation des opérations de trade finance, Connexis Trade. Cette digitalisation s’est poursuivie par le lancement de solutions ebanking dédiées à la gestion de trésorerie et à la gestion de besoin en fonds de roulement.
À la recherche constante de solutions innovantes en réponse aux besoins de nos clients, nous avons été la première banque au monde à utiliser la connectivité Swiftnet For Corporates pour la partie trade finance, et la première en Europe à avoir réalisé une opération de BPO (Bank Payment Obligation).
Nous poursuivons nos recherches de solutions digitales et travaillons actuellement sur la Blockchain, qui constitue l’une des technologies naissantes qui pourrait révolutionner le trade finance. Cette technologie a le pouvoir d’échanger des informations relevant du trade finance dans un environnement totalement digital. La Blockchain pourrait en effet représenter un vrai levier d’innovation dans les pratiques bancaires, bénéficiant ainsi à l’ensemble des clients.
2. Quels sont les freins et les opportunités qui découlent de cette transformation ?
Comme tout processus de transformation, la digitalisation n’est pas une approche facile à gérer et il existe des freins à son bon déroulement. Ceci étant, elle crée en parallèle de nombreuses opportunités prometteuses.
Il est vrai que le trade finance est une activité complexe qui implique un large éventail d’acteurs : acheteurs, vendeurs, banques respectives, chambres de commerce, transitaires, transporteurs, compagnies maritimes, autorités portuaires, Douanes…
Et la législation actuelle n’est, par ailleurs, pas totalement adaptée aux opérations de trade finance digitalisées, ce qui constituera un frein à son développement.
Mais la digitalisation est un facteur de changement important dans notre activité et les banques vont jouer un rôle clé dans son adoption par les autres acteurs. Ce changement de paradigme va offrir de nouvelles opportunités de développement à notre clientèle en lui donnant davantage de visibilité sur les transactions, en lui permettant de mieux anticiper ses besoins de trésorerie et de financement. Côté banque, la digitalisation va permettre l’accélération du traitement des opérations grâce à une réconciliation automatique des données, tout en proposant des solutions de financement ad hoc à toutes les étapes de la supply chain.
3. Quelles sont les prochaines étapes en matière de digitalisation ?
Nous avons initié une démarche de co-développement avec nos clients et travaillons en étroite collaboration avec eux. Leur message est clair : ils souhaitent construire avec nous le trade finance de demain et ont de fortes attentes en termes d’expérience client et d’efficacité de service. En parallèle, BNP Paribas participe activement à des initiatives digitales plus larges au niveau international et français (R3, Labchain…) afin de rester acteur dans le développement des solutions digitales de demain.
Quelques mots de biographie :
Éric Henry a rejoint le Groupe BNP Paribas en 2007. Il est en charge de la promotion des solutions ebanking dans le domaine trade finance et supply chain auprès de la clientèle Corporate et du développement de solutions innovantes digitales en matière de trade finance.
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