Pourquoi la digitalisation se fait tant attendre ?
Aujourd’hui, la digitalisation est partout que ce soit dans notre vie quotidienne ou dans l’industrie. Le trade finance doit maintenant accélérer sa transformation digitale. Les avantages sont connus et évidents : rationaliser, sécuriser, être plus réactif, plus agile…
Pourtant, la digitalisation des banques et plus précisément du trade finance se fait attendre. La récente étude mondiale de la Chambre de commerce internationale (ICC)* sur le trade finance a révélé que seulement 7 % des banques interrogées – principalement des banques nationales, régionales et mondiales intervenant en trade finance – considèrent que la digitalisation est répandue. Tandis qu’une sur cinq a indiqué qu’il n’y avait pas de digitalisation évidente, alors que les deux tiers avaient très peu de preuves de l’impact à lancer une offensive digitale.
Compte tenu des avantages, pourquoi l’industrie du trade évolue-t-elle si lentement ?
Une des raisons est la taille considérable de la tâche à accomplir. La transformation digitale du trade exige l’implication d’un grand nombre de services et d’acteurs pas seulement internes à la banque. Ainsi, de nombreuses autorités portuaires ont encore besoin des connaissements maritimes originaux (BoL) et hésitent souvent à digitaliser. Pour que la digitalisation soit généralisée, les autorités doivent jouer le jeu en acceptant les documents numériques. Ce n’est pas toujours le cas.
Une autre raison est la complexité de la tâche. Cela implique des changements simultanés sur différents services.
Pour les banques, la digitalisation est une autre façon d’aborder les sujets : il faut partir du client, connaître parfaitement ses attentes et essayer d’anticiper sur les services à proposer. Elles doivent encourager cette digitalisation auprès de leurs clients corporates de plus en plus demandeurs.
Des efforts considérables ont déjà été déployés. Par exemple, SWIFT a lancé plusieurs initiatives comme le BPO et le MT798 (messages standard utilisés pour échanger des informations entre les entreprises et les banques). La CCI a mis au point les règles et procédures électroniques uniformes, relatives à l’émission et à l’utilisation de lettres de crédit (eUCP), qui sont essentielles pour harmoniser l’utilisation des crédits documentaires dans le monde entier. Des plateformes tierces comme essDOC et Bolero ont été créées. Sans compter toutes les FinTech qui développent des plateformes de dématérialisation comme Wave, Polycon, SkuChain et toute la technologie Blockchain qui révolutionne le monde papier.
Chaque jour apporte de nouvelles avancées. 2017 sera l’année de la digitalisation !
* http://www.iccwbo.org/Products-and-Services/Trade-facilitation/ICC-Global-Survey-on-Trade-Finance/