Le commerce international entre dans une nouvelle ère avec la blockchain

Le commerce international entre dans une nouvelle ère avec la blockchain

La technologie blockchain commence à avoir un impact significatif sur le monde des paiements. Qu’il s’agisse des paiements, des règlements ou de transferts, la technologie blockchain est intégrée dans la plupart des services financiers et reconnue par les institutions internationales. Ainsi, à l’occasion d’un discours prononcé pour les 20 ans de l’indépendance de la Banque d’Angleterre, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a donné sa vision sur l’avenir des banques centrales, en regard des grandes ruptures technologiques. Elle a notamment développé une ligne optimiste et bienveillante à l’égard des cryptomonnaies, une application directe de la blockchain.

De nombreuses initiatives autour de la blockchain ont vu le jour ou sont en cours.

Nous avons ainsi assisté en juin dernier au déploiement du premier service de transfert instantané via la blockchain. Ce service a été mis en place par la Siam Commercial Bank (SCB) en Thaïlande et le SBI Remit au Japon pour établir un nouveau circuit de paiement entre les deux pays. Les deux banques utilisent le protocole Ripple, un système de règlement brut en temps réel (RBTR) qui repose sur la technologie blockchain. Il permet d’accélérer, de sécuriser et de réduire les coûts des paiements entre les deux pays. Ce qui représente environ 250 millions de dollars transférés chaque année. Selon la banque thaïlandaise, le transfert des fonds peut être réalisé en deux à cinq secondes. Nous sommes donc loin de la norme actuelle de « deux jours ouvrables » pour les paiements entre les pays. Le protocole Ripple est utilisé par plusieurs des plus grandes banques du monde. C’est une nouvelle ère de transferts bancaires internationaux pratiquement instantanés qui se crée.

La création d’une cryptomonnaie est prévue pour 2018. Ce projet, dirigé par UBS, regroupe une dizaine de banques* et a pour objectif de créer une monnaie numérique qui sera principalement utilisée pour régler les transactions financières. L’idée est de réduire le temps, le coût et le capital nécessaires au processus de compensation et de règlement.

Le consortium R3, l’un des leaders dans le développement de la blockchain pour le secteur bancaire, a réussi l’exploit de lever 107 millions de dollars de fonds auprès de 40 banques. Il travaille sur le logiciel R3 Corda, une plateforme open source utilisant la technologie de registre distribué qui vise à faciliter les accords financiers entre les institutions. Les banques ont travaillé sur le produit depuis plus d’un an et prévoient un déploiement pour 2018.

R3 n’est pas la seule start-up qui cherche à améliorer les processus de financement du commerce international par le biais de la blockchain.

Dans les banques et parmi les consortiums financiers, les tests de cette technologie de « registre distribué » se sont multipliés pour faciliter le financement d’exportations ou d’importations. Et ces derniers mois, des pas décisifs ont été franchis ; des applications très concrètes devraient apparaître dès 2018.

Il existe de nombreuses autres applications de la blockchain actuellement adoptées par les banques. Une blockchain peut sécuriser des transactions et simplifier considérablement presque tous les back-offices financiers. Cette base de données distribuée est aujourd’hui la seule technologie sûre. Le financement du commerce international est probablement le secteur principal de la banque qui peut bénéficier et subir une transformation considérable avec l’utilisation de la blockchain.

* Barclays, Crédit Suisse, Banque Canadienne Impériale de Commerce, HSBC, MUFG (Mitsubishi UFJ Financial Group), State Street, Deutsche Bank, Banco Santander, Banque de New York Mellon, NEX et UBS.

 

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Directrice d’activités Trade Finance et BPO de SYRTALS