1/ Le Cash Management est en pleine évolution : quelle est votre vision du marché ?
L’environnement économique est actuellement très volatil en raison des événements géopolitiques successifs non prévisibles comme le Brexit, l’élection de Trump et plus récemment la Catalogne, ainsi qu’une menace grandissante de la cyberfraud. Cet environnement contribue à générer un niveau de risque accru pour les Corporates.
Par ailleurs, les nouvelles réglementations et directives de conformité rendent la tâche du trésorier plus complexe. Dans ce contexte, il doit pouvoir s’appuyer sur des partenaires fiables et pérennes, capables de jouer un rôle d’advisor pour les accompagner et les guider au mieux dans leurs prises de décision.
De même, l’essor de la robotique, de la digitalisation a conduit à la création d’un nouvel écosystème avec des acteurs déjà établis comme les banques, les entreprises et des nouveaux entrants tels que les Fintech, les prestataires de services financiers tiers et les start-up. Au sein de ce nouvel écosystème, nous avons développé de nouvelles méthodes de travail, de conception en mode agile et de nouvelles formes de coopération et de co-création pour répondre au plus près des besoins de nos clients, et ce toujours dans une démarche de Banque soucieuse de sa responsabilité sociale et environnementale.
Pour le Cash management, ces évolutions se traduisent par le développement de paiements instantanés qui pourraient s’imposer comme une alternative idéale pour les entreprises. Celles-ci pourraient voir leurs risques d’impayés diminuer et améliorer ainsi leur situation de trésorerie. L’expérience client est, quant à elle, améliorée avec la digitalisation du KYC et les ouvertures de comptes, offrant davantage de rapidité, simplicité et efficacité pour les entrées en relation. Le recours à l’intelligence artificielle et à la robotique ouvre également de nouvelles voies pour améliorer certaines offres comme la couverture de change et la prévision de trésorerie.
2/ Quelle posture les acteurs historiques prennent-ils avec l’arrivée de nouveaux entrants et les nouvelles technologies ?
Le paysage des paiements évolue avec les changements réglementaires, technologiques et les comportements clients.
Un important changement est celui des API/ open banking. Il s’agit d’un nouveau mode collaboratif (Fintech, fournisseurs informatiques) qui permettra aux clients une connectivité simplifiée et moins coûteuse pour accéder aux services de trésorerie via des API.
Ces API présentent deux principales opportunités : offrir, d’une part, une gamme plus complète de méthodes de paiement disponibles pour les acheteurs puis, d’autre part, améliorer l’expérience client en intégrant davantage d’offres combinées à valeur, de Fintech.
Ce nouveau mode collaboratif permet aux entreprises de bénéficier de l’agilité des nouveaux entrants tout en tirant parti des standards robustes des banques ainsi que de leurs protocoles de sécurité.
BNP Paribas a lancé un programme global pour identifier et sélectionner des Fintech et collaborer en mode agile sur des secteurs de niche. Au cours de 2017, nous avons identifié plus de 250 Fintech en Cash management. Nous en avons présélectionné 60 et nous nous sommes engagés dans des projets actifs avec 10 d’entre elles. L’objectif de ce programme est d’identifier des vraies propositions à valeur ajoutée, pour voir de quelle manière elles peuvent s’intégrer dans la chaîne de valeur, et tout en respectant les standards de sécurité de la banque.
3/ Comment voyez-vous l’évolution du partenariat avec les cabinets de conseil ?
Nous entretenons depuis toujours une grande proximité avec les cabinets de conseil. Ils font partie de notre écosystème. Nous apportons chacun notre domaine d’expertise, nous sommes donc complémentaires pour contribuer à l’édifice et mieux servir nos clients. L’arrivée de nouveaux acteurs marché dans le contexte actuel mouvant est une bonne opportunité pour renforcer nos liens et délivrer toujours plus de valeur à nos clients.