INTERVIEW
- Pouvez-vous nous parler de la genèse de Paytweak ?
J’ai créé Paytweak fin 2014. L’idée est venue le jour où je me suis fait pirater ma carte bleue après avoir confié mes coordonnées bancaires à un centre d’appel. Je me suis alors rendu compte du besoin du marché pour une solution qui permettrait d’éviter d’avoir à fournir son numéro de carte bancaire par téléphone – et donc de se faire pirater !
La genèse du projet a été assez fluide : étant développeur de métier – spécialisé dans le e-commerce -, j’ai été amené à installer une grande variété de moyens de paiement en ligne. À l’époque, la solution que je proposais s’appelait Perfect Shop et avait cet avantage de propulser mes clients dans les meilleurs résultats des moteurs de recherche. Dans ce cadre, et pour bénéficier de mon expertise sur les premières versions du paiement en ligne, j’ai été contacté par des PSP – des partenaires d’alors – pour faire des intégrations très spécifiques sur les supports de certains de leurs clients.
Fleury Michon, Thomas Cook… ont été parmi nos premiers clients. Le succès de notre solution a été immédiat et l’effet boule de neige s’est rapidement fait ressentir. En effet, le business model de Paytweak est assez innovant : il fusionne la fintech et le système de la banque traditionnelle. Plutôt que de prendre une commission sur chaque transaction, nous avons développé un modèle d’abonnement qui vient compléter le service de la banque ou celui du PSP sans lui faire concurrence. Un modèle qui permet de déclencher les paiements à distance, d’authentifier les porteurs, facture no show, sur la base du 3DS. À mon sens, c’est là que réside toute l’intelligence du système. Avec Paytweak, on a détourné l’usage des API et des modules e-commerce pour les adapter à la vente à distance et devenir ainsi le couteau suisse du paiement.
Nous avons ensuite connu un développement relativement rapide, que l’on peut découper en trois phases. La première en 2016, lors du lancement de notre API multi-PSP, une API universelle de paiement multiacquéreurs. Cette innovation a si bien fonctionné qu’en 2018, nous avons lancé VoicePay®, un service permettant de déclencher un paiement 3DS Secure V2 pendant une conversation téléphonique (ordinairement MOTO), sans rupture de dialogue ni bascule et qui a reçu un AWARD au CES de LAS-VEGAS. En 2019 ensuite, nous avons lancé Paytweak app, une application mobile que l’on peut installer sur Android pour émuler les TPE. En parallèle, nous avons accéléré notre développement international : en Europe, au Japon, en Russie… Puis nous avons été sollicités pour faire le recouvrement des banques et des organismes de crédits. En fait les innovations de Paytweak viennent à 95 % des clients qui nous inspirent. En 2020 enfin, avec le COVID, nous avons lancé une version gratuite de notre service « Link2Pay » qui devient « LinkIpay » début juin. Nous avons pu ainsi enrôler plus de 3 700 nouveaux clients.
Cette année, nous avons également lancé Call and delivery, un outil de synchronisation entre le pay by link et le tracking d’une commande. Il s’est révélé très populaire dans le réseau retail car offrant un outil unique d’accès au reporting instantané des ventes dans le monde entier. En 2021, Paytweak va réconcilier la proxi et la VAD en s’intégrant sur les TPE physiques. Grâce à cette innovation, nous allons être en mesure de rassembler toutes les ventes en temps réel sur une seule et même interface, et ce afin d’obtenir des reportings complets, instantanés, à l’échelle mondiale.
- Quelle est votre vision sur les encaissements dématérialisés ?
Les encaissements dématérialisés sont non seulement le présent, mais également l’avenir. C’est vraiment le service sur lequel on mise dans nos développements futurs. La France est le deuxième pays le plus adepte du paiement par carte bancaire. Cela nous laisse une marge intéressante pour déployer des solutions innovantes. On a adapté notre business à d’autres moyens de paiement. Avec Paytweak on peut faire du pay by link pour déclencher un paiement par carte bancaire, en request to pay, en virement instantané, en SEPA, etc.
Autre nouveauté dans le domaine du paiement, c’est « Reverse ». C’est-à-dire Paytweak à l’envers. Reverse permet le transfert de fonds, SEPA ou instantané et le remboursement via le lien PSP. Notre très bon taux de rétention des clients, ainsi que notre forte croissance sont autant d’indicateurs qui prouvent que les encaissements dématérialisés sont l’avenir du paiement. De nombreux éditeurs nous intègrent d’ailleurs dans leur logiciel, ERP, CRM du fait de l’universalité de notre solution qui permet des connexions avec tous les PSP.
- Pouvez-vous nous parler de la nature de votre collaboration avec Syrtals
Vous l’aurez surement compris, l’innovation à travers des partenariats est au cœur de notre ADN. Le réseau est essentiel pour Paytweak : depuis le début, notre service s’est développé grâce à des recommandations, ce qui nous a permis de creuser les besoins de nos clients, leurs problématiques, mais également de rencontrer de nouveaux acteurs du monde du paiement – qui est très petit. C’est dans ce cadre qu’a débuté notre collaboration avec Syrtals. Syrtals fait vraiment partie des meilleurs experts internationaux du paiement. En tant que start-up, c’est très important pour nous de pouvoir collaborer avec des acteurs aussi bien implantés, bénéficiant d’une expertise historique et d’une envergure mondiale. Par ailleurs, notre démarche est similaire : ce sont les besoins de nos clients qui nous inspirent et nous font innover sur le marché.