INTERVIEW
- La Banque Postale met en place une nouvelle Tenue de compte, que pouvez-vous nous dire sur ce projet ?
Le programme de rénovation du SI Core Banking de La Banque Postale a pour objectif la mise à disposition d’une nouvelle Tenue de Compte pour servir La Banque de Grande Entreprise. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la création de la nouvelle banque de financement d’investissement. L’idée est de pouvoir proposer à notre clientèle entreprise les principales offres de tenu de compte et de cash management qui existent aujourd’hui sur le marché. C’est un des prérequis pour devenir un banquier de 1er cercle. Ce que je qualifie « d’offre incontournable » se regroupe en trois axes : développer la relation avec les clients et en capter de nouveaux, obtenir les flux (monétiques, commerçants) et faire croître le PNB (commission de mouvement…).
Le plan stratégique posé l’année dernière, à horizon 2025, prévoit un développement important de l’activité flux, rendue possible par l’enrichissement de l’offre, ce qui nous permettra de répondre aux attentes des entreprises.
Initié il y a quelques années, le programme « tenue de compte » est une bonne illustration de cette stratégie. Il a notamment permis la mise en place les nouvelles fonctionnalités pour les personnes morales sur le composant Account Management de l’éditeur Sopra. Cela a généré la construction d’un socle applicatif fiable. En termes de volumétrie, cela signifie que nous sommes capables de gérer tous les soldes opérationnels des personnes morales et nous avons migré 23 millions de comptes épargne – pour les personnes physiques et les personnes morales – sur ce nouveau socle. Autres fonctionnalités très attendues par les entreprises : la mise en place d’un nouveau socle technique mono et multi-compte, le déploiement des arrêtés mono-compte et la mise en œuvre des fonctionnalités multi-comptes (calcul d’arrêtés, faisabilité, administration des conventions), pour préparer le déploiement de l’offre Convention Multi Comptes.
Enfin, il est important de retenir que les données de la tenue de compte sont clé, car elles sont « consommées » ou alimentent plus d’une cinquantaine d’applications dans les principaux domaines de la banque que sont la connaissance client, la contractualisation, le reporting client, la facturation, les moyens de paiements, la comptabilité et le reporting (réglementaire comptable), la gestion opérationnelle, les risques, les restitutions réglementaires, le pilotage… ne sont que quelques exemples ! Ces tenues de compte et ces données sont également impactées par tous les projets de places API, IP, IBAN Virtuel, Centralisation de trésorerie…
- Pouvez-vous évoquer les enjeux sur la démarche projet ?
Tout d’abord, il est important de mentionner que la tenue de compte actuelle a été développée il y a plus d’une cinquantaine d’années et ne répond plus aux standards techniques et aux attentes fonctionnelles et opérationnelles. Aujourd’hui, nous sommes souvent obligés de rentrer dans le code pour reconstituer certaines règles de gestion. C’est la raison pour laquelle un choix stratégique a été fait d’un co-développement avec un éditeur de la place, Sopra Banking Software.
Notre objectif est de gérer l’obsolescence tout en enrichissant l’offre, dont le déploiement de nouveaux outils de découvert et de surveillance des comptes, une offre multi-comptes, l’enrichissement de l’offre de Cash pooling physique (en priorité pour les ETI et les Grands Comptes). C’est notamment sur ces sujets que nous sommes accompagnés par l’équipe Syrtals. Ils nous guident à la fois sur la définition de l’offre et la mise en œuvre de ces services qui seront complétés par la mise en place des fonctionnalités de tenue de compte PMO nécessaires à la gestion des comptes Pros et Entreprises fin 2023 pour environ 400 000 comptes, par la fusion d’échelles d’intérêts (sans flux de trésorerie) en priorité pour les institutionnels, mais aussi des Entreprises/PME (le cash pooling notionnel), par la création d’un certain nombre de comptes spécifiques et enfin la Tenue de compte en devises.
La dernière étape sera la migration des 11 millions de comptes particuliers.
- Au niveau de l’offre, pouvez-vous nous donner un exemple de nouveau produit proposé autour de cette nouvelle tenue de compte Entreprises ?
Un de nos enjeux majeurs est d’enrichir de façon significative notre offre de cash management et de centralisation de trésorerie. Nous lancerons d’ailleurs, fin d’année, une offre dite de multi-comptes qui doit permettre à une entreprise de gérer, de manière globale, sa position de trésorerie et non plus au niveau de chacun de ses comptes. Cette fonctionnalité viendra grandement simplifier la gestion de trésorerie quotidienne, en supprimant, notamment, le besoin de faire des virements d’équilibrage entre les différents comptes. En cas de positions débitrices, un simple besoin de découvert sur la convention sera nécessaire. Enfin, en ce qui concerne le reporting – un élément clé pour les trésoriers –, il sera digitalisé pour une transparence et une traçabilité accrue.