Editorial
L’accélération des usages au service des transformations de la société
Les évolutions de notre société, les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle sont autant de paramètres qui bouleversent le rapport au temps. Tout s’accélère, quel que soit le domaine. A fortiori, les opérations de l’acte commercial de vente : le financement doit être validé immédiatement, le paiement doit être en temps réel, la voiture qui vient d’être achetée doit être livrée dans les 48 h !
Dans l’univers des processus et de gestion des flux financiers et de trésorerie, l’internet connecté, le Big Data, l’IA promettent alors des réactions toujours plus rapides, sans l’intervention humaine, pour répondre à l’accélération des usages.
Cette exigence d’instantanéité du marché se retrouve également dans la conception des solutions opérationnelles et des offres digitales qui s’accélère tout autant : instant payment, API, trade finance… L’entièreté du monde des paiements et du cash vit désormais à la vitesse des technologies et nos capacités de changement évoluent tout aussi vite.
Cette tendance, très positive, nécessite un accompagnement agile des transformations des organisations dans le process d’intégration de ces technologies. L’expertise, la formation professionnelle, le conseil, le suivi, la conformité, le contrôle… : autant d’interventions humaines, toujours plus pointues, indispensables pour proposer des services de qualité et répondre aux usages. Et ainsi gagner du temps !
Le Groupe Syrtals annonce le lancement de sa nouvelle entité, Syrtals Markets
Acteur majeur de l’écosystème des paiements, le Groupe Syrtals intervient dans les différents grands domaines du secteur : cash management, conformité réglementaire, monétique et paiements innovants, mutation numérique et support technologique. Avec le lancement de sa nouvelle filiale Syrtals Markets, l’objectif est de continuer à répondre aux attentes des clients et acteurs intervenant dans les marchés financiers avec un nouvel éventail de services autour de l’optimisation, la transformation, le support opérationnel sur les chaines Front to Back-office.
Dirigé par Nidhal JAADARY, Syrtals Markets s’appuiera sur l’expertise Groupe Syrtals tout en élargissant son savoir-faire.
RUBRIQUE CASH MANAGEMENT
Trésorerie en temps réel et impacts SI : comment anticiper ?
« Il n’y a pas de vents favorables pour celui qui ne sait où est le port », Sénèque.
Tout décideur, détenteur du pouvoir d’arbitrage, se doit d’être aux aguets pour percevoir les signaux faibles des tendances de fonds de demain (et les contraintes associées). Bref, il faut anticiper !
Notre précédent opus, dédié aux « bienfaits d’une gestion de trésorerie en temps réel », consacrait la convergence de tout un front d’initiatives réglementaires multiples vers un nouveau paradigme ; « l’instantanéité », appelée à devenir le futur standard de la gestion de trésorerie… en temps réel. Ignorer ce constat de fait, ou bien même chercher à s’en affranchir (procrastination) en arguant l’absence ou la non-identification, pour l’heure, de cas d’usage appropriés, est une faute stratégique majeure, inhibant, de facto, toute réactivité dans la nécessaire anticipation de cette révolution en marche . Alors, comment s’y préparer ?
La prise en compte le plus tôt possible de macro-impacts SI est un des facteurs clés de succès.
La fin du traitement batch
Avec l’avènement des traitements temps réel, ce sont des décennies d’architecture IT & process associés (traitement par fichier/lot/vacation/fin de journée…) qui sont mises à mal, des pans entiers d’organisation (capacité et fonctionnalités d’outils métier, process BO…), chamboulés. La fin du batch appelle donc les corporates à opérer une mutation de leur approche de gestion de trésorerie : l’anticipation de la trésorerie, « legacy », s’efface au profit de son pilotage en temps réel, « to be ». L’adoption de la culture de l’instantanéité n’est donc plus un enjeu, mais une nécessité opérationnelle.
Ainsi, la suppression du « Cut-off banque » (et in fine celle du « traitement fin de journée » sous l’impulsion des paiements instantanés) lèverait, entre autres, des contraintes opérationnelles (« stress » des ordres à passer avant 10 h pour les virements accélérés, 12 h pour les VSOT ) offrant le confort d’un monitoring en temps réel des flux et d’un pilotage plus précis de la trésorerie.
De même, avec la fin du batch, la journée de travail du trésorier serait réinventée autour de la valeur, du contrôle, d’activités stratégiques et commerciales, mais aussi la data. Exit les contraintes matinales de position de trésorerie quotidienne, le stress des délais de traitement ACH l’après-midi…
Un Core Model à « updater »
Bon nombre d’organisations disposent d’une configuration architecturale IT faisant cohabiter un servicing « temps réel » – via des systèmes frontaux fluides – adossée à un Core model (ERP, TMS…) en cours de transformation (cloud, …), mais toujours assis sur du traitement batch.
Or le « full temps réel » rend intrinsèquement caduc ce modèle d’architecture, qui, dans un premier temps, doit systématiser le recours aux API (pierre angulaire de la trésorerie temps réel alliant agilité, flexibilité et standardisation pour un traitement de masse) pour rendre les flux « temps réel » (flux constant informationnel dans un ERP par exemple) et permettre d’échanger des données real time entre les applications métier vers la banque ou interne entreprise.
Pour y parvenir, les outils métier doivent aussi être « éligibles » au cahier des charges de la trésorerie en temps réel et permettre d’offrir une vision temps réel et optimale des ressources (vue consolidée sur le prévisionnel d’encaissements et de décaissements), à tout moment, pour prendre les bonnes décisions de gestion.
Si la pression réglementaire du passage à la norme ISO 20022 a permis (notamment côté ERP) de systématiser, au sein de chaînes de rapprochement comptable, le lettrage automatique de virement de trésorerie, les API, quant à eux (via des services de « mise à disposition/diffusion des relevés intraday, avis d’opéré, auprès des applications métiers » et « l’émission de paiement depuis les services métiers »), permettent aux TMS certes de s’affranchir des aspects techniques et opérationnels de la communication bancaire (par exemple vis-à-vis des règles d’interface selon des planifications de production), mais aussi de modérer le recours systématique à des coussins de trésorerie (surveillance en temps réel des fluctuations de trésorerie oblige).
In fine et grâce aux API qui gagnent en puissance et en sophistication, le cash pooling temps réel, ce « graal » des trésoriers, devient envisageable ; sa mise en place pouvant reposer sur des schémas établis/personnalisés, pour une gestion temps réel des positions de liquidité (cf. impact du financement du compte de règlement bancaire via les SCT Inst).
Ainsi, il est grand temps pour les trésoreries d’agir en amorçant des études stratégiques (scenarii de mutation de l’approche…), et ce, même si pour l’heure, la gestion temps réel de la trésorerie ne sera opérationnelle (et les ROI évidents) qu’après stabilisation des différentes composantes en cours de structuration côté écosystème (place, réglementaire, banques, éditeurs…).
Webinaire Syrtals
ActeurFace à l’art de la fraude, comment maîtriser son exposition au risque ? Quel comportement adopter ? Comment la traiter efficacement ? Pour y répondre, Syrtals organise son prochain webinaire » La gestion de la fraude dans tous ses états » mardi 10 octobre de 16h à 17h30. Marc-Alexis BARON recevra Isabelle CATUSSE, Présidente de la Commission AFTE « Lutte contre la fraude financière », Baptiste COLLOT, co founder & CEO de Trustpair et Laurent SARAT, Co-founder & CEO de SisID.
Renseignements complémentaires et inscription sur la page de l’événement.
TRADE FINANCE
Trade Finance – sécuriser au juste prix
Acteur historique du commerce international et tiers de confiance, le banquier serait-il destiné à être remplacé par la technologie ? Certaines avancées le laissent à penser : acheteur et fournisseur sont toujours plus proches grâce au Web ; les processus de production sont plus sûrs grâce aux facilités de prototypage et aux mini séries ; la logistique de transport est sous traçabilité permanente.
Les risques du commerce international perdurent cependant et les événements récents l’illustrent bien : fragilité du flux physique de matières premières et de marchandises, avec le prix de l’énergie, les conflits, les embargos, les catastrophes sanitaires et climatiques ; fragilité du flux documentaire avec la désorganisation des États ; fragilité du flux financier avec son lot de sanctions, de défaillances ; sans oublier l’instabilité monétaire.
Pour les entreprises, maîtriser l’impact de ces risques sur leur situation financière est plus que jamais d’actualité, à condition que le coût de la sécurité reste compatible avec leur modèle économique.
Les acteurs du « Trade Finance » qui œuvrent en permanence à la réduction de leurs coûts l’ont bien compris. Les équipes d’experts en charge des contrôles documentaires, ressource rare, sont mutualisées, tout comme les équipes back-office chargées des nombreuses manipulations de documents. Des plateformes technologiques régionales, voire mondiales, permettent l’harmonisation des processus de gestion sur l’ensemble des géographies.
Ces efforts indispensables pour préserver l’attractivité des services semblent pourtant toujours en décalage avec l’évolution permanente des besoins des clients. En effet, les grands importateurs VS exportateurs par leurs relations commerciales solides et récurrentes fonctionnent de plus en plus en « open account ». Ils laissent les acteurs de la logistique gérer le risque sur le flux physique (assurance). Ils participent ainsi à la baisse du nombre des opérations sophistiquées du Trade Finance – crédit documentaire, remise documentaire – et, par conséquent, à l’augmentation du coût unitaire de ces services.
Les ETI et PME, nouveaux acteurs venus au commerce international grâce à la baisse du ticket d’entrée, ont souvent peu d’appétit pour un service financier perçu comme plus sophistiqué que l’échange commercial sous-jacent. Ils sont demandeurs de solutions de financement du cycle simples à piloter, proches de celles utilisées pour le domestique (affacturage par exemple).
Dans les faits, les solutions complexes, basées sur des obligations inscrites au contrat commercial contrôlées par des experts de la banque via des documents échangés tout au long de l’acheminement de la marchandise, sont utilisées pour les transactions de gros montant et non répétitives. Les très grands acteurs du Trade Finance seront probablement, à terme, les seuls à pouvoir préserver la marge sur cette activité historique, et ce, en partie grâce à d’autres prestations connexes plus rémunératrices (change, financement de projets…).
Pour bénéficier de l’essor du commerce international et capter les nouveaux clients, l’heure est plus que jamais à l’innovation et la simplification des offres financières.
Plusieurs évènements laissent entrevoir le possible avènement d’un écosystème Trade Finance commun réellement ouvert (par opposition aux tentatives historiques type Boléro…).
La Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International (CNUDCI) a produit en 2017 une loi type à l’attention des États pour l’usage de documents transférables électroniques, le prérequis à la dématérialisation totale du flux documentaire. La liste des pays en passe d’adapter leur droit selon les principes édictés par la CNUDCI s’allonge au fil des trimestres, prochainement le Royaume-Uni, après Singapour, et bientôt la France. Allemagne et États-Unis avaient un droit adapté.
Les acteurs du fret, les ports, les transporteurs ont, quant à eux, déjà largement dématérialisé le suivi d’un flux physique souvent plus rapide que le flux documentaire, alors que ce dernier conditionne le transfert de propriété et donc la bonne fin de l’échange commercial.
Tout cela prendra certes du temps, mais il est désormais indispensable d’intégrer lors de toute réflexion sur le devenir des offres, des métiers et des outils du Trade Finance l’utilisation des registres partagés, des API, de l’intelligence artificielle et des objets connectés ; avec, bien évidemment, l’accompagnement et l’expertise Syrtals.
CASH MANAGEMENT
La facture électronique obligatoire : un challenge pour les banques
Le report de l’entrée en vigueur de la facture électronique obligatoire est une opportunité pour les banques d’améliorer davantage la qualité des nouveaux parcours de paiement induits par cette réforme.
Le 28 juillet dernier, la DGFIP a annoncé un report de l’entrée en vigueur des factures électroniques obligatoires, initialement prévue le 1er juillet 2024 pour leur réception (et leur émission pour les grandes entreprises). La nouvelle date d’entrée en vigueur sera définie dans le projet de loi de finances pour 2024.
Ce délai supplémentaire doit être mis à profit par les banques et les acteurs du nouvel écosystème de la facture digitale. Les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP) et les Opérateurs de Dématérialisation (OD) qu’ils soient des fintechs spécialisées ou des éditeurs traditionnels d’outils de comptabilité, d’ERP ou de TMS et surtout les banques se doivent d’améliorer les parcours de paiement associés, car force est de constater qu’il reste beaucoup à faire !
En premier lieu, la facture digitale va fortement développer le virement initié via Open Banking car il deviendra naturel de payer les factures chaque jour ou chaque semaine, dès la notification de l’échéance par l’outil de réception de facture.
Or l’expérience client en matière de virement initié via Open Banking est actuellement très variable selon les banques déjà aujourd’hui pour le paiement unitaire, au point que certains initiateurs mettent en place des parcours spécifiques, voire ne proposent pas l’initiation sur certaines banques.
Avec l’entrée en vigueur de la facture digitale, ces écarts de qualité de service vont s’accroître, ce qui va favoriser le paiement par lot des factures à échéances. Certaines banques savent gérer le paiement par lot (bulk) en open banking ; elles utilisent la fonctionnalité de virements sur liste de leur web banking. Mais d’autres ne savent pas gérer le paiement par lot et traitent les virements un par un, avec nécessité d’une authentification forte à chaque virement.
Les entreprises vont rapidement constater ces différences et arbitrer au profit de celle de leurs banques qui leur offre la meilleure fluidité, aidées en cela par les Fintechs qui affichent déjà les capacités des différentes banques à supporter les différentes fonctionnalités.
Certaines banques ont déjà commencé à développer des intégrations spécifiques pour favoriser le parcours de paiement sur leurs comptes via des API propriétaires plutôt que les API DSP2 (par exemple BNP PARIBAS avec LIBEO).
Ceci touchera également les initiateurs de paiements (par exemple, BRIDGE, LINXO, KLARNA, FINTECTURE) dont on constate qu’ils n’ont pas les mêmes capacités en matière de fluidité des parcours selon les banques ou a gérer le paiement par lot. Ceci devrait favoriser l’apparition d’orchestrateurs de PISP AISP d’initiateurs de paiement et d’agrégateurs d’informations, de façon à maximiser la qualité globale du parcours proposé par les Opérateurs de Dématérialisation.
Deuxième impact important, la facture digitale va réduire considérablement le trafic transactionnel sur les web banking des banques. Toutes les entreprises devant avoir une solution pour dématérialiser les factures en émission devront s’équiper de solutions de paiements intégrées, qui existent déjà dans les grandes entreprises et ETI équipées d’outils de communication bancaire (BCT) ou de gestion de trésorerie (TMS), et n’utiliseront leur portail bancaire qu’à la marge. Il en sera progressivement de même pour les entreprises de plus petite taille qui utiliseront leur portail de facturation pour payer, en initiation de paiement open banking ou par envoi de fichiers (mono bancaire ou EBICS). Contrairement aux grosses entreprises et ETI ne changeront probablement pas leur process de paiement, les TPE et PME n’auront pas de frein à évoluer.
Face à ce risque, les banques vont chercher à intégrer leur propre plateforme de dématérialisation (en marque blanche ou en partenariat) pour conserver du trafic sur leur portail bancaire et garder également une capacité à favoriser l’utilisation de leurs comptes bancaires pour le paiement par une meilleure intégration au paiement de factures. Des travaux d’intégration sont en cours dans certaines banques (CM CIC semblant être le plus avancé).
Troisième risque important pour les banques lorsque la facture digitale fonctionnera pleinement en émission (application progressive selon la taille des entreprises) et réception : les opérateurs de digitalisation proposeront des services de compensation (« netting »).
Si une entreprise émet 80 € de factures et en reçoit 100 € à payer à la même date d’échéance, il est facile de lui proposer de ne payer que 20 € par débit de son compte bancaire. Sur un plan réglementaire, il suffit que l’OD soit agent d’un Établissement de Paiement ou Établissement de Paiement lui-même pour proposer une ouverture de compte de paiement (« wallet »), qui désintermédiera les banques sur leur cœur de métier.
Selon le même principe, les OD peuvent entrer sur la chaîne de valeur de l’affacturage ou du crédit quand il s’agira de payer certaines factures à la place de l’entreprise.
Face à ce risque, les banques vont devoir promouvoir leurs services de paiement, affacturage et crédit en API pour que les entreprises puissent y accéder, quel que soit le portail de digitalisation qu’elles auront choisi.
La facture digitale représente donc un énorme challenge pour les banques et les sociétés d’affacturage et beaucoup de travail reste à effectuer pour être totalement prêt. Le report de l’entrée en vigueur de la réglementation est bel et bien une opportunité de mieux se préparer sur les prochains mois.
SYRTALS COMPLIANCE
L’IA au service de la conformité sous conditions
La conformité réglementaire, préoccupation majeure des entreprises et des institutions financières, bénéficie du déploiement de l’intelligence artificielle, mais cela n’est pas sans risque si l’on n’y prête garde. Avec l’évolution rapide des technologies, la complexification des réglementations et les attentes des actionnaires et des clients, l’intelligence artificielle apparaît comme une solution prometteuse pour assurer la bonne conformité des organisations aux lois. Pour autant, l’intervention humaine ainsi que l’application de normes éthiques restent indispensables pour établir des bases solides pour l’IA. Quelles sont les avancées dans le secteur financier, les impacts de son utilisation et les défis à venir pour les organisations ?
Le déploiement de l’intelligence artificielle dans le secteur de la conformité en finance offre toute une série de développements.
Tout d’abord, la mise en œuvre des obligations LBC-FT (Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme), pesant sur les organismes assujettis en matière de surveillance des opérations, peut bénéficier de dispositifs automatisés, comme en témoigne le rapport publié par l’ACPR, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution en avril 2023 [1]. Autre exemple, l’outil d’IA « LUCIA », développé par l’ACPR pour des missions d’audit et qui, notamment, permet l’identification des profils types de risque par client, accélérant ainsi le processus de sélection des dossiers requérant une attention particulière, nécessite d’être secondé par une analyse humaine.
Ensuite, l’intelligence artificielle joue un rôle crucial dans la surveillance automatisée de quantités massives d’informations provenant de diverses sources. Elle offre, en effet, une puissance de calcul considérable et permet aux algorithmes d’analyser et de traiter efficacement cette masse de données en temps réel. Cela peut être particulièrement adapté aux établissements financiers dont le nombre de clients se compte en dizaines de millions et peuvent ainsi avoir des puits de données pesant déjà jusqu’à plusieurs pétaoctets, selon une tendance qui continue encore de s’accentuer [2].
Cependant, l’IA est, aujourd’hui, en général, bien moins adaptée pour des volumes moins conséquents.
L’IA, grand allié de la conformité
L’IA multiplie ses applications dans les domaines de la conformité en finance, comme par exemple dans :
- la lutte contre la fraude : l’IA peut identifier des réseaux de fraudeurs, des faux documents, réaliser un travail graphique d’identification de personnes en connexion les unes avec les autres ;
- l’identification d’abus de marché avec des scénarii affinés, par exemple pour le traitement de la voix ou des emails, et priorisés par l’IA ;
- la transposition des réglementations en langage informatique, ce qui peut réduire les coûts d’interprétation et de mise en œuvre de la réglementation également en matière de déclaration des transactions ;
- l’affinement des alertes, également présentées de manière plus ergonomique et ainsi réduire les faux « hits » (fausses alertes) sur les sanctions, embargos ;
- le renforcement de la qualité des contrôles en éliminant les erreurs humaines, notamment dans les saisies manuelles de premier niveau pour des dossiers plus fiables et des analyses plus précises ;
- la mise en œuvre des diligences LBC-FT. L’IA permet, par exemple, une catégorisation plus précise des alertes générées, et donc de concentrer les ressources sur les cas les plus pertinents.
Vers une éthique de l’IA
Si l’IA renforce la conformité des organisations financières en tout point, ses champs d’intervention nécessitent un environnement humain de validation et de contrôle pour garantir la qualité des résultats produits par l’IA. Par exemple, les analystes humains demeurent responsables de deux tiers des déclarations de soupçons transmises à TRACFIN, démontrant ainsi l’importance de l’expertise et de la compréhension humaine dans la détection des transactions suspectes.
L’intelligence artificielle permettra d’optimiser la composition des équipes et la nature des tâches en conformité avec, à la clé, la promesse d’une réduction des coûts et la possibilité, pour les équipes, de réaliser des tâches à vraies valeurs ajoutées, mais cela dépendra aussi du niveau de digitalisation des processus de l’entreprise et de la qualité de la donnée à disposition.
Enfin, le défi majeur du développement de l’IA dans la conformité du secteur financier repose sur deux facteurs de réussite. Outre le rôle essentiel de la vigilance humaine dans la lutte contre les activités illicites, l’IA pose des enjeux éthiques appelant à une grande vigilance. Le respect de la protection de l’information (RGPD), la sécurité des données, l’explicabilité et la transparence (les entreprises utilisant l’IA doivent justifier leurs décisions, surtout quand elles ont un impact direct sur les consommateurs) et le risque de biais ou discriminations sont autant de cadres à respecter.
Écrire sur la conformité aux réglementations aurait pu l’être par ChatGPT… Cela n’a pas été possible, la réglementation du secteur financier consolidée par l’analyse humaine et par l’éthique a beaucoup évolué ces dernières années et l’IA ne peut pas tout imiter !
[1] https://acpr.banque-france.fr/dispositifs-automatises-de-surveillance-des-operations-en-matiere-de-lcb-ft [2] : La création de données numériques va exploser, Statista, 25 avril 2019 et article du Figaro (https://www.lesechos.fr/partenaires/dla-piper/intelligence-artificielle-dans-le-secteur-bancaire-et-financier-1294948)L’AI Act, première loi globale sur l’IA au monde pour 2024 ?
En avril 2021, la Commission européenne a proposé le premier cadre réglementaire de l’UE pour l’IA [3]. Ce projet de Règlement UE, appelé « l’AI Act », propose que des systèmes d’IA qui peuvent être utilisés dans différentes applications soient analysés et classés en fonction du risque qu’ils présentent pour les utilisateurs. Les différents niveaux de risque impliqueront plus ou moins de réglementation.
En France, la CNIL a déclaré, le 5 avril 2022, que l’intelligence artificielle pose des questions cruciales et nouvelles, tout particulièrement au regard de la protection des données et a rappelé les grands principes de la loi Informatique et Libertés et du RGPD à suivre, ainsi que ses positions sur certains aspects plus spécifiques [4].
Le 14 juin 2023, le Parlement européen a adopté sa position de négociation sur la loi sur l’IA. La priorité du Parlement est de veiller à ce que les systèmes d’IA utilisés dans l’UE soient sûrs, transparents, traçables, non discriminatoires et respectueux de l’environnement [5].
Les pourparlers sont désormais ouverts avec les pays de l’UE au sein du Conseil afin de statuer sur la forme finale de la loi. L’objectif est de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année 2023 pour une date présumée d’application en 2024.
[3] : EUR-Lex – 52021PC0206 – EN – EUR-Lex (europa.eu) et Proposition de règlement établissant des règles harmonisées en matière d’intelligence artificielle | Façonner l’avenir numérique de l’Europe (europa.eu) et https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/regulatory-framework-ai
[4] : L’intelligence artificielle pose des questions cruciales et nouvelles, tout particulièrement au regard de la protection des données. La CNIL rappelle les grands principes de la loi Informatique et Libertés et du RGPD à suivre, ainsi que ses positions sur
https://www.cnil.fr/fr/intelligence-artificielle/ia-comment-etre-en-conformite-avec-le-rgpd
[5] : Règles sur l’IA : ce que veut le Parlement européen. https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20201015STO89417/regles-sur-l-ia-ce-que-veut-le-parlement-europeen
INTERVIEW
StancerPay : une solution de paiement pour faciliter la vie des commerçants et améliorer l’expérience client
- À l’approche du premier anniversaire du lancement de votre offre StancerPay pour les commerçants, pouvez-vous nous présenter Stancer et ses produits ?
Stancer est un établissement de paiement issu du groupe Illiad. Nous proposons des solutions de paiement omnicanal, en boutique et en ligne, pour répondre aux besoins et exigences des commerçants et e-commerçants.
StancerPay est notre offre phare 100 % commerçants. Un an après sa création, nous intégrons de nouvelles fonctionnalités innovantes pour un paiement simple et efficace, au plus proche des tendances actuelles et des besoins de nos clients, les commerçants et nous proposons :
– un terminal de paiement adapté aux petits montants : les commerçants ne peuvent ainsi jamais refuser un paiement par carte bancaire car il n’y a pas de minimum d’achat. Avec notre tarification, il y a même un avantage compétitif pour les petits paiements ;
– une API de paiement permettant d’encaisser sur les boutiques en ligne en toute sécurité ;
– StancerPay propose également un encaissement pour les paiements par carte bancaire à distance par un système de lien : via le dashboard ou notre appli téléchargeable sur iOS, un commerçant peut générer un lien de paiement transmis ensuite au client par SMS, email ou via le canal de son choix,
– un service boutique est proposé pour créer des sites e-commerce : en quelques clics, le commerçant peut paramétrer une boutique hébergée gratuitement avec notre module de paiement intégré ;
– et, dernière nouveauté, une offre de gestion des abonnements pour aider des commerçants qui ont un modèle économique par abonnement et leur faciliter la gestion et l’encaissement de ces abonnements.
- Vous venez de lancer une nouvelle offre autour de la gestion d’abonnement pour les commerçants, pouvez-vous nous en dire plus ?
La gestion des abonnements, souvent complexe à cause des différentes échéances de paiement et de l’évolution des prix, est identifiée comme un point de friction par les commerçants. Pour y répondre, nous avons développé une solution de gestion très simple pour les paiements récurrents.
Les avantages de ce service sont multiples : automatisation de la gestion des abonnements, réduction des risques d’erreur manuelle et surtout anticipation des flux de trésorerie par des paiements réguliers et prévisibles. Le commerçant se concentre ainsi sur ce qu’il sait faire et ce qu’il doit faire : la croissance de son commerce.
Cette solution de gestion fonctionne pour le paiement par carte bancaire, mais aussi pour le prélèvement par mandat SEPA : la brique intuitive, facile à utiliser, permet de générer un mandat, sa signature et son stockage.
Un outil très pragmatique, symbole des valeurs qui nous animent : faciliter la vie des commerçants et améliorer l’expérience des clients !
- Comment Stancer se différencie-t-il des autres acteurs sur le marché des prestataires de paiement ? Quelle est votre proposition de valeur ?
Notre proposition de valeur est simple : une offre compétitive, transparente, flexible, innovante, omnicanal et 100 % française !
Tout d’abord, nos solutions sont compétitives sur le plan des tarifs. Et, contrairement à certains de nos concurrents, notre approche tarifaire est absolument transparente. Ce que nous annonçons, c’est ce que nos clients paient, il n’y a aucun frais caché !
Ensuite, sur le plan contractuel, nos solutions sont sans abonnement ni engagement. Lorsque l’on n’impose pas une durée d’engagement aux marchands, ils ont tendance à rester plus longtemps si le service les satisfait.
Second point, notre offre innovante, simple à mettre en place et facile à adopter, est complètement omnicanal. La Covid-19 a renforcé la digitalisation et notre solution est adaptée aux marchands qui veulent continuer à se digitaliser. Le paiement en proximité (TPE), le paiement en ligne et le paiement à distance avec le lien de paiement, le tout sur une seule et même plateforme et d’un même dashboard, simplifient la vie du commerçant et améliorent l’expérience du client quelle que soit la méthode de paiement.
Faciliter l’utilisation tout en proposant une expérience de paiement fluide, c’est aussi une de nos raisons d’être.
Enfin, nous sommes une solution française à vocation paneuropéenne. Nous avons fait le choix de construire nos infrastructures en France : l’ensemble de nos données sont stockées en France dans nos propres data centers et nous avons construit notre propre passerelle de paiement. Bien sûr, nos systèmes de paiement acceptent des paiements de façon globale, de toute la Terre !
Dernier point : nous sommes ravis d’être assistés et accompagnés par Syrtals-Compliance. Un partenariat de long terme pour s’assurer que nos process, systèmes et produits satisfont les plus hauts standards que notre agrément nous impose.