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Newsletter N° 43 - octobre 2024

   Editorial

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Laurent ROUILLAC

PDG Syrtals SI

Le monde des paiements : un écosystème de confiance

Stimulé par les nouvelles technologies et la digitalisation croissante, l’écosystème des paiements se transforme à un rythme effréné, le paiement régissant nos vies en permanence. Ce dynamisme fait face à des risques nouveaux et doit continuer à évoluer dans le domaine de la sécurisation des paiements et de la lutte contre la fraude, deux objectifs pour maintenir un niveau de confiance maximal dans les transactions.
Au cœur de cet écosystème, les experts du paiement œuvrent au quotidien pour conserver équilibre entre fluidité du parcours client et protection contre les risques. Ingénieurs venant de diverses écoles, professions juridiques, techniciens, commerciaux, ou professionnels aux compétences mixtes : tous ces spécialistes développent des capacités permanentes à s’adapter aux technologies qui ne cessent d’évoluer.

Nécessaire et challengeante, cette vitalité du secteur en France s’apprécie surtout à l’échelle de l’Europe : une solution adaptée au marché français doit l’être au niveau européen, face aux mastodontes américains. Dans ce contexte en constante évolution, l’écosystème des paiements doit maîtriser la sécurité de ses clients, qu’ils soient consommateurs ou entreprises. Dans le monde numérique, la sécurité s’anticipe obligatoirement. Les forces de polices de chaque État ne peuvent intervenir seules et efficacement sur un terrain de jeu planétaire. Il s’agit donc de continuer à maîtriser, quel que soit le volume et l’intelligence des attaques, tous les éléments constitutifs d’une transaction légitime : l’authentification certaine (Identité numérique) du donneur d’ordre et celle tout aussi cruciale de la pertinence du bénéficiaire (VOP) ainsi que son intégrité.

Un challenge passionnant pour tous les acteurs du paiement : celui de rendre cet environnement plus sûr que le monde physique.

  RUBRIQUE CASH MANAGEMENT

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Thierry DINARD

Directeur d’activité / études au forfait

L’arnaque au virement : comment s’en prémunir ?

La fraude au virement a toujours été une préoccupation importante pour les entreprises et les banques. La menace d’arnaque s’accroît en raison des avancées technologiques qui permettent une sophistication accrue des techniques de fraude.

L’usurpation d’identité, un nouveau risque
Selon l’étude “Fraude en Entreprise, Perspectives et Stratégies pour 2024” par Trustpair, SAP et OpinionWay, 64 % des entreprises ont été ciblées en 2023 et 85 % des 151 entreprises interrogées considèrent que les attaques sont en hausse.
Le contre appel téléphonique, au fournisseur, à la banque ou à la hiérarchie est l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la fraude lors d’une demande de changement de coordonnées bancaires ou de virement exceptionnel.
Cette parade est désormais risquée. En effet, il existe déjà des logiciels qui permettent de reproduire le numéro d’appel des services clients des banques. Pire, l’intelligence artificielle permet de créer des “deepfakes” c’est-à-dire des usurpations totales d’identité, au profit de faux fournisseur, faux président ou faux salarié.

Le cas récent (révélé dans la presse en mai 2024) d’un vol de 25 millions de dollars au détriment de la filiale hongkongaise de la société d’ingénierie ARUP est révélateur : le trésorier en charge de procéder au paiement a été invité à une visio-conférence de validation où les visages, voix et postures de ses collègues et CFO avaient été parfaitement reproduits.

Ces techniques d’usurpation d’identité entrainent des pertes de confiance en cascade au sein des entreprises. Désormais, pour se protéger de la fraude, procédures sophistiquées et contre appels ne suffisent plus : il faut avérer l’appartenance certaine d’un IBAN au tiers que l’on doit payer.

Verification of Payee : un premier pas dans la lutte
Le projet de Verification of Payee qui verra le jour en octobre 2025 permet une avancée dans cette lutte contre la fraude. Cependant, il soulève de nombreuses questions techniques pour s’assurer de l’identité réelle des tiers, notamment sur des particuliers pour lesquels aucun identifiant unique n’est disponible.
Il remet en question le positionnement des banques. Les banques vont-elles être les acteurs en bout de chaine qui ralentissent les paiements lors du traitement des “potential match” qui ne manqueront pas d’être générés ?
Vérifier l’identité au moment du décaissement est trop tardif. D’une part, les validateurs n’ont pas toujours les bons éléments pour comprendre ce qui a été vérifié ou pas en amont ; d’autre part, le temps est compté.
Pour lutter efficacement contre la fraude, il faut s’assurer que les coordonnées bancaires des fournisseurs, clients et employés sont correctes tout au long de la chaîne Purchase-to-Pay. Par ailleurs, il faut dépasser l’effet silo des outils de l’entreprise et  donc miser sur des solutions intégrées.

La solution de la triple vérification
Dans cette lutte contre la fraude et le développement du VOP, une réflexion a été menée à l’initiative de SYRTALS le 12 septembre lors d’une journée de travail aux côtés de Trustpair, Sysid et Eastnets, les trois leaders des solutions de lutte contre la fraude.
Leurs solutions permettent une triple vérification : de l’entreprise, de la validité du compte bancaire et de la véracité du couple (entreprise x compte). Ces outils reposent sur plusieurs piliers, agencés différemment selon les fournisseurs d’outils de lutte contre la fraude.
Le pilier central, dans les pays où il est disponible, est une base centrale des comptes bancaires, d’origine bancaire (comme SEPAMAIL DIAMOND) ou étatique.
Les fournisseurs complètent ou, en cas d’absence de base centrale des comptes, réalisent cette vérification avec leur propre base de données, constituée par la mutualisation des comptes bancaires des tiers connus des clients de la solution.
Pour les comptes entreprises, les solutions consultent également les bases externes de données légales.
Des contrôles humains complémentaires peuvent être menés.
Enfin, la technique de test du compte bénéficiaire par des penny tests se développe, qui vient parfaire le dispositif en cas de doutes.

Ces solutions apportent une vision transversale en s’intégrant aux systèmes déjà en place dans les entreprises : outil de procurement (pour l’onboarding des tiers), ERP métier, outil comptable et TMS. Ainsi connectées aux différents systèmes de l’entreprise, elles limitent l’effet silo.
Face à ces enjeux, les banques réfléchissent à la bonne façon de se placer sur la chaine de lutte contre la fraude. Positionnées en bout de chaine du paiement, elles cherchent à remonter plus en amont, en nouant des partenariats avec les fournisseurs de solutions.
Les entreprises s’interrogent sur les différences entre les solutions, notamment quant à leur couverture géographique. SYRTALS peut apporter conseil et benchmarks pour aider banques et entreprises à faire les bons choix.

RUBRIQUE SYRTALS CARDS

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Angelo CACI

Directeur général Syrtals-Cards

En France, la carte et le paiement mobile continuent de performer… avant l’avènement du compte-à-compte ?

N’en déplaise à ceux qui prédisent régulièrement leur déclin, voire leur disparition, nos bouts de plastique ou à base d’autres matériaux cartonnent toujours autant, comme en témoignent les chiffres de l’année 2023 dévoilés par l’OSMP, jugez-en :

  • 107 millions de cartes émises dans l’hexagone, + 6,1%
  • 19,7 milliards d’opérations de paiement, + 7,8 % (soit 63% du volume annuel de transactions par paiement scriptural) réparties entre :
    • Paiements sur TPE ou automates = 15,9 milliards, + 7%
      • dont 10,8 milliards par carte sans contact ou mobile, + 18,5%
      • dont 1,6 milliard sur smartphone, + 90,4%
    • Paiements sur internet/VàD = 3,8 milliards, + 12,2%
  • 1,1 milliard de retraits, en baisse de près de 1%

Sans surprise, le sans contact poursuit sa progression et représente plus des 2/3 (68%) des transactions de proximité tandis que le paiement mobile (presque X2) devient désormais mainstream. Et de surcroît, la carte demeure indéniablement N°1 en Vente à Distance, loin devant les autres modes de paiement électroniques.

De façon évidente, le succès des xPay et autres wallets n’a pas impacté celui de la carte mais contribue amplement à sa bonne santé puisqu’elle en constitue le sous-jacent principal.

Bien entendu, d’aucuns lui reprocheront un niveau de fraude élevé (496 millions €, + 6,9% vs 2022 mais assez stable en valeur relative) et à la différence des partisans de la monétique, les commerçants peuvent régulièrement tiquer sur son coût élevé.

A date en tout cas, les utilisateurs/consommateurs n’ont cure de ces défauts et privilégient ce mode de paiement qui ne manquent pas d’atouts (praticité, sécurité, universalité, avantages associés tels que assurances, assistance, cashback…), soit en l’utilisant directement, soit en l’encapsulant dans leurs smartphones. Ce qui fait – soit-dit en passant – grincer les dents des émetteurs quand ils doivent rémunérer Apple Pay pour chaque transaction de paiement réalisée sur iPhone. Mais heureusement, cette situation devrait s’adoucir dès lors qu’Apple a dû céder face aux instances de réglementation.

Il importera de suivre combien d’émetteurs et de banques saisiront cette opportunité en créant leur propre solution et en s’affranchissant du « diktat » de la firme à la pomme.

En attendant, certaines parties prenantes espèrent également que des modes de paiement plus économiques (ex : Account to Account / A2A) puissent servir de base à l’avènement de nouvelles offres en Europe, imitant en cela une réalité bien ancrée dans plusieurs dizaines de pays, Inde (UPI) et Brésil (Pix) en tête.

Sur le vieux continent, des initiatives nationales de type compte-à-compte ont déjà fait montre de leur performance, à l’instar de Bizum, Swish, Blik, Mobilepay/Vipps, Twint, iDeal…, avec des volumes significatifs en CtoC mais également en CtoB pour quelques-uns de ces protagonistes.

Mis sur orbite en 2024, Wero by EPI va indéniablement contribuer à booster le recours au SCT Inst au travers de ses déclinaisons successives (PtoP, paiement e/m-commerce, PtoPro, paiement magasin), en couvrant d’emblée 5 pays (France, Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Belgique).

De là à ce que toutes ces offres conjuguées supplantent nos habitudes historiques autour de la carte ?

En partie probablement, au gré évidemment de plusieurs facteurs :

  • vitesse d’adoption de la part des consommateurs
  • intérêts légitimes des commerçants, supporters de solutions alternatives plus compétitives
  • nécessaire ajout d’une batterie de services additionnels/complémentaires afin d’enchanter les usagers et de répondre aux cas d’usage en vogue dans le commerce à l’aune de l’omnicanalité
  • impacts des parades des concurrents (ex : PayPal, Clicktopay…)

Quoiqu’il en soit, force est de constater que l’instant payment a le vent en poupe et que sa dynamique est alimentée par pléthore de volontés, mesures et actions.

A ce titre, évoquons notamment :

  • le lancement de FedNow aux Etats-Unis en 2023
  • l’annonce en septembre 2024 du géant de la distribution Walmart qui s’allie avec le plus gros PSP mondial Fiserv dans la mise au point d’un service de paiement A2A
  • les projections d’analystes dont celles de Juniper Research qui prédit rien de moins qu’un triplement des volumes A2A entre 2024 et 2029
  • les investissements continus des schemes internationaux dans le « pay by bank »
  • les promesses de l’open banking et de l’initiation de virement…

En Europe, les 5 à 10 prochaines années pourraient ainsi être déterminantes et façonner un nouveau paysage des paiements, dans lequel idéalement se distinguera une majorité de projets, solutions et PSP indigènes.

Dans cette trajectoire, il ne faudra pas oublier de veiller à maintenir un business model fiable et résilient, au risque pour les acteurs concernés, de scier la branche sur laquelle ils sont assis depuis des décennies, sans assurance de contrepartie.

Le 6ème opus de l’étude « Le Paiement Digital dans tous ses états ! » publiée par Syrtals Cards est toujours disponible www.syrtals-cards.com rubrique Actualités/Publications

RUBRIQUE PAIEMENTS

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Bruno CLARET

Directeur d’activité

EBICS* : la solution d’échange multi-bancaires pour les PME et TPE

La sécurité des émissions d’ordres de paiement est au cœur des échanges entre la banque et les entreprises. Les grandes entreprises ont depuis longtemps intégré les process de signature en EBICS TS voire Swiftnet. Cependant, il reste à ce jour de nombreuses PME ou TPE qui échangent avec leurs banques à travers les solutions de Web banking EDI propres à chaque banque. Ces usagers sont contraints de s’adapter à chacune des offres de leurs banques avec un parcours client et des modalités de signature qui leur sont propres. Ces PME ou TPE recherchent désormais des solutions uniques leur permettant de gérer l’ensemble de leur flux multi-bancaires de paiements et des restitutions, selon un protocole standard et sécurisé.

Premier point, les clients multi-bancaires, devant les contraintes liées aux transferts des fichiers d’ordres et des validations des flux, recherchent des solutions normalisées. Avec l’arrivée de solutions développées par les éditeurs ou les banques sur le cloud en mode SAAS (qui intègrent un service complet pour la saisie, le transfert et la signature des ordres – sans installation sur le réseau informatique de l’entreprise -), les PME et TPE sont plus enclines à faire évoluer leurs process. Ces dernières adoptent ainsi le protocole EBICS TS pour l’émission des fichiers de paiement, avec la signature simple ou double par des certificats diffuser par les banques.

De plus, ces offres proposent des solutions de validation internes via mobile, permettant aux dirigeants ou aux responsables financiers une plus grande liberté de mouvement dans leurs déplacements. Ainsi, après la préparation et la mise à disposition des fichiers par les opérateurs, ces derniers peuvent donner leurs accords pour permettre l’envoi du fichier en EBICS TS.

Second point : l’offre commerciale spécifique des banques pour les PME et TPE. Les établissements bancaires proposent en effet des services de transferts tout compris, à un prix plus abordable, comprenant le logiciel multi-bancaire et la communication EBICS TS. Le groupe BPCE avec l’offre TURBO interne au groupe est le leader dans le domaine. D’autres banques proposent des offres d’éditeur packagées sous leur propre logo pour offrir ce service.

Côté éditeurs, plusieurs offres de service sont proposées en saisie d’ordres, gestion de trésorerie et communication bancaire. AGICAP a développé son offre en mode Saas tourné principalement vers les PME voire les TPE ; CEGID a acquis les éditeurs Exalog ; Cedricom, EBP et ses offres en édition ou en mode SAAS ; sans oublier CPI.
La démocratisation du protocole EBICS, conjugué aux offres de service et à la réduction des coûts, garantit, pour les acteurs, la mise en place des échanges de paiements sécurisés. La sécurisation reste le premier facteur dans la lutte contre la fraude et les malversations.

*Pour rappel, Ebics se décline selon deux usages

  • EBICS T uniquement pour le transport, les ordres de paiement devant être signé par un process de signature disjoint sur le portail des banques.
  • EBICS TS pour le transport et la signature des ordres de paiement

La solution EBICS T reste contraignante pour les PME et les TPE, obligeant les signataires à se connecter aux différents portails des banques.

RUBRIQUE PAIEMENTS

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José TEIXERA

Directeur d'activité

Quatre ans après le Brexit, les défis des grandes banques étrangères

L’initiation de paiement est un nouveau mode de paiement qui bouscule la gestion des encaissements au sein des entreprises. Comment fonctionne ce service ? Comment le mettre en place ?

Le mécanisme de l’instant de paiement

L’initiation de paiement est un mode de paiement, par virement SEPA (SCT) ou par paiement instantané (Instant Payment – IP). Il améliore considérablement les processus de contrôle par une visibilité accrue sur les encaissements. Il prévient les erreurs sur les bénéficiaires en fournissant des références de bout en bout. Par ailleurs, non réfutable, il offre la garantie de règlement. Enfin il garantit une rapidité d’encaissement par rapport au prélèvement notamment lorsqu’il s’appuie sur l’Instant Payment, dont le coût sera aligné sur celui du SCT ‘ SEPA CREDIT TRANSFER en 2025.

Les atouts de ce mode de paiement 
Les entreprises peuvent ainsi optimiser leur processus d’encaissement, améliorer leur visibilité sur les flux de trésorerie, et offrir une expérience de paiement améliorée à leurs clients. Ce mécanisme est particulièrement efficace dans le secteur de l’e-commerce où la rapidité et la sécurité des transactions sont primordiales.

Les étapes de sa mise en place 
Mettre en place l’initiation de paiement au sein d’une entreprise est un projet complexe nécessitant une planification rigoureuse et une mise en œuvre soignée jalonnée d’étapes critiques.

  1. Analyse préliminaire et planification

Tout d’abord, l’entreprise doit évaluer ses besoins spécifiques en matière de paiement. Il s’agit d’identifier les avantages attendus, tels que la visibilité accrue sur les flux de trésorerie et la réduction des erreurs de paiement.
Puis, le choix du type de paiement intervient : décider entre SEPA (SCT) et Instant Payment (IP) en fonction de l’activité commerciale. Pour l’e-commerce, l’Instant Payment est plus adapté en raison du besoin de l’immédiateté et de la fluidité des transactions.
À ce stade, le parcours client et le tunnel d’encaissement sur le web, le mobile et en proximité doivent être revus.

  1. Initialisation du projet

Établir un schéma d’Initialisation particulier pour l’initiation des paiements est essentiel.
Puis les étapes suivantes assurent les fondations de la mise en place : sécurisation des interfaces et API ; gestion des accusés, réception des statuts et des rejets ; authentification et routage vers la page de consentement de l’ASP PSP (banque du payeur).

  1. Sécurisation et Fiabilisation

La fiabilisation des comptes d’encaissement assure la création et le maintien d’une liste fiable des comptes d’encaissement. Des procédures strictes de sécurisation de ces listes doivent être définies afin d’éviter toute fraude ou erreur.

  1. Gestion des informations et référentiels de bout en bout

À ce stade, l’entreprise doit identifier les données qui seront émises et restituées dans les relevés bancaires avant d’assurer la transmission précise et sécurisée de ces données par les PISP (Payment Initiation Service Providers).

  1. Mise en place du tunnel de paiement pour l’e-commerce

Après la révision du tunnel de paiement monétique, il convient de l’adapter et d’optimiser pour assurer une expérience utilisateur fluide et sécurisée. Les options d’Instant Payment doivent être ensuite intégrées pour une transaction rapide et efficace.

  1. Gestion des retours bancaires

Afin de maîtriser des retours bancaires, l’entreprise doit mettre en place des processus pour les gérer efficacement assurant ainsi une traçabilité complète de l’initiation jusqu’à la fin de chaque transaction.

  1. Rapprochement et traçabilité des données

L’entreprise doit assurer la récupération et la gestion des références de bout en bout pour faciliter le rapprochement des transactions.
La mise en place de l’intraday en utilisant par ailleurs ces références est particulièrement indiqué pour l’Instant Payments et un suivi précis.

  1. Formation et support

La formation des équipes est une étape importante : former les équipes financières et techniques aux nouvelles procédures et outils en fournissant un support continu pour s’assurer que l’implémentation se déroule sans accroc.

Les conditions de la réussite
Pour mettre en place l’initiation de paiement au sein d’une entreprise, la montée en confiance des payeurs est primordiale. Il est donc nécessaire de mettre en place une relation régulière avec le ou les PISP sur l’analyse des écarts et la montée en puissance de l’usage de l’initiation de paiement. Enfin, il faut faire preuve d’agilité dans le choix des périmètres des ASPSP selon les règles et assurer un suivi opérationnel des payeurs sur le parcours lié à l’initiation.

RUBRIQUE SYRTALS4VALUE

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Steve BOUSABATA

Directeur général Syrtals4Value

L’intelligence artificielle : une révolution dans le traitement automatisé et innovant des factures d’entreprise

L’intelligence artificielle (IA) est devenue un levier stratégique dans l’automatisation des processus d’entreprise, notamment dans la gestion des factures. Leur traitement automatisé est une tâche chronophage et souvent sujette à des erreurs humaines. Les technologies basées sur l’IA permettent de simplifier, accélérer et améliorer l’efficacité de ces processus. Comment l’intelligence artificielle peut-elle révolutionner la gestion des factures d’entreprise, en optimisant la comptabilité, réduisant les coûts et améliorant la conformité ?

  1. Quels sont les défis traditionnels de la gestion des factures ?

Dans de nombreuses entreprises, la gestion des factures reste un processus manuel. Il s’agit de saisir, vérifier et archiver des informations contenues dans des documents papier ou numériques. Ce mode de traitement présente plusieurs inconvénients majeurs :

  • des erreurs humaines : la saisie manuelle des données entraîne fréquemment des erreurs (chiffres erronés, doublons, omissions).
  • une lenteur et une inefficacité : le traitement manuel des factures peut être long, en particulier pour les entreprises qui traitent un grand volume de transactions.
  • des coûts élevés : l’engagement de ressources humaines pour des tâches répétitives telles que la saisie et la vérification des données entraîne des coûts importants.
  • des problèmes de conformité : une mauvaise gestion des factures peut entraîner des erreurs comptables et des non-conformités fiscales.

C’est dans ce contexte que l’IA intervient pour transformer et automatiser ce processus, avec plus de précision et de rapidité.

  1. Comment l’IA améliore le traitement ?

Les technologies d’IA appliquées à la gestion des factures se déploient sous diverses formes, de l’automatisation robotique des processus (RPA) aux algorithmes de machine learning. Voici les principales innovations apportées par l’IA dans ce domaine.

Reconnaissance et extraction automatique des données

La première étape cruciale dans le traitement des factures est l’extraction des données pertinentes (nom du fournisseur, montant, date, etc.). Grâce à l’apprentissage automatique (machine learning) et aux algorithmes d’OCR (Reconnaissance Optique de Caractères), les systèmes basés sur l’IA peuvent lire et interpréter automatiquement des documents papier ou numériques, même lorsqu’ils proviennent de sources disparates et dans différents formats (PDF, Excel, images). Ces systèmes ne se limitent pas à extraire des informations : ils apprennent également à améliorer leur précision au fil du temps.

Vérification automatisée des données

Un autre avantage de l’IA est la capacité à vérifier instantanément les informations extraites. Par exemple, un système IA peut comparer les factures avec les bons de commande et les contrats, assurant ainsi que les montants sont corrects et que les biens ou services ont été livrés conformément aux conditions convenues. Cela réduit le risque de fraude ou d’erreurs de facturation.

Gestion des anomalies et des exceptions

Les systèmes traditionnels peinent souvent à gérer les cas particuliers ou les anomalies dans les factures (ex. : montants incohérents, dates erronées). Les systèmes IA, grâce à l’analyse des données historiques, sont capables de détecter automatiquement ces anomalies et de les signaler aux gestionnaires. L’utilisation de l’IA permet également de traiter les exceptions plus rapidement et de manière plus précise, évitant ainsi les retards de paiement ou les litiges.

Apprentissage automatique et prédiction

Le machine learning permet aux systèmes de traitement des factures d’apprendre des tendances et des comportements passés pour améliorer leurs prédictions et ajustements. Par exemple, ces systèmes peuvent anticiper des anomalies dans les futures factures ou proposer des moyens d’améliorer la gestion de trésorerie en fonction des délais de paiement historiques.

  1. Quels sont les avantages de l’IA dans ce traitement ?

Un gain de temps et d’efficacité

L’automatisation basée sur l’IA permet aux entreprises de traiter les factures en quelques minutes, contre plusieurs heures en mode manuel. Cela se traduit par des économies de temps substantielles, permettant aux équipes comptables de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Une réduction des coûts

Avec l’automatisation du traitement des factures, les coûts liés à la main-d’œuvre et aux erreurs sont drastiquement réduits. De plus, la rapidité des processus permet d’éviter des pénalités pour paiement tardif ou des erreurs de calcul qui pourraient entraîner des coûts supplémentaires.

L’amélioration de la précision et de la conformité

Les systèmes d’IA éliminent une grande partie des erreurs humaines, ce qui améliore considérablement la précision du traitement des factures. De plus, les capacités analytiques des systèmes IA assurent une conformité renforcée aux réglementations fiscales et comptables en vigueur.

Une meilleure visibilité et un suivi amélioré

Les systèmes d’IA fournissent des rapports en temps réel sur les processus de facturation, ce qui permet aux gestionnaires d’avoir une vision claire de l’état des paiements, des factures en attente et des liquidités. Cela favorise une meilleure prise de décision et une gestion financière optimisée.

  1. Quels sont les enjeux et défis de l’adoption de l’IA ?

Bien que les avantages de l’IA soient nombreux, son adoption dans le traitement des factures présente encore des défis pour certaines entreprises, en ce qui concerne :

  • Le coût initial de mise en œuvre : même si l’IA réduit les coûts sur le long terme, la mise en place de systèmes automatisés nécessite un investissement initial qui peut s’avérer non-négligeable, en particulier pour les petites entreprises.
  • La résistance au changement : l’automatisation peut susciter des réticences au sein des équipes, qui craignent pour la sécurité de leur emploi.
  • La sécurité des données : les entreprises doivent s’assurer que les systèmes d’IA sont sécurisés et conformes aux réglementations sur la protection des données.
  1. Et le futur du traitement des factures avec l’IA ?

L’avenir du traitement automatisé des factures d’entreprise est indéniablement lié à l’évolution des technologies d’intelligence artificielle. À mesure que ces technologies deviennent plus sophistiquées, on peut anticiper des solutions encore plus performantes intégrant des capacités avancées de prédiction, de gestion proactive des flux de trésorerie et de surveillance des fraudes.

L’IA cognitive, par exemple, pourrait aller au-delà de l’automatisation des tâches répétitives pour comprendre le contexte des transactions et prendre des décisions financières plus intelligentes en temps réel. Les interfaces conversationnelles (chatbots) basées sur l’IA pourraient également jouer un rôle plus important dans la gestion des factures, en permettant une interaction humaine plus intuitive avec les systèmes automatisés.

L’intelligence artificielle est en passe de transformer radicalement la gestion des factures d’entreprise. Elle offre des gains substantiels en termes d’efficacité, de réduction des coûts et d’amélioration de la précision. Cependant, son adoption nécessite une planification minutieuse pour surmonter les défis organisationnels et techniques. Avec le bon déploiement, l’IA peut permettre aux entreprises de se concentrer sur des initiatives plus stratégiques, libérant ainsi leur potentiel d’innovation.

 INTERVIEW

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Régis Folbaum

Directeur général de STET
Interview de Régis Folbaum – Directeur général de STET.
1 / STET, acteur clé dans l’industrie des paiements en Europe, fête ses 20 ans en 2024. Pouvez-vous nous présenter vos activités ?

L’histoire de STET a démarré en 2004 avec le métier du clearing, lorsque la plateforme COmpensation REtail (CORE) a été créée à l’initiative des grandes banques françaises. Nous assurons la compensation pour tous les flux de paiement (par cartes, virements et prélèvements, transactions, retraits d’espèces et chèques), en France et en Belgique (depuis 2012).

La fusion avec SER2S, société opérant le système d’autorisation temps réel du réseau Cartes Bancaires est intervenue en 2016. Ce rapprochement nous a permis de combiner nos savoir-faire respectifs en matière de règlement d’une part et de système temps réel industriel d’autre part pour construire le service « Instant Payment » qui a démarré opérationnellement fin 2017. Depuis, cette offre a été complétée par un service d’interopérabilité Single Window for Instant Payment (SWIP) qui permet aux établissements d’échanger des IP en Europe (via une interconnexion aux systèmes RT1 et TIPS).

Depuis 2014, nous avons également beaucoup investi sur la Lutte Contre La Fraude (LCLF). Nos solutions sont ainsi multi-rails (cartes, SEPA, Wallet) et sont postionnées sur toute la cinématique du process de paiement : authentification, enrôlement, autorisation ou prépaiement. Dans ce domaine, notre partenariat avec Feedzai dans l’intelligence artificielle (IA) permet de consolider notre plateforme LCLF et de la rendre encore plus efficiente.

Ensuite, dans un monde qui se digitalise sans cesse, nous avons développé STET Digital Solution (SDS). Cette plateforme de tokenisation permet aux banques d’avoir une offre digitale co-badgée, à la fois dans les dispositifs xPay et Host Card Emulation (HCE), et aux commerçants d’utiliser la tokenisation au moment du paiement.

Au service de Paylib (paiement mobile), nous avons développé une proxi data base qui gère un annuaire centralisé dans lequel les IBAN, numéros de téléphone et emails sont appairés, ce qui permet d’effectuer des paiements peer-to-peer de manière simplifiée et sécurisée.

Enfin, depuis l’acquisition de SEPAmail.eu en janvier 2024, notre nouvelle / dernière ligne de métier est la messagerie sécurisée pour les échanges entre banques. Au-delà du service de mobilité bancaire, nous travaillons pour fournir aux banques françaises d’ici octobre 2025, le nouveau service d’IBAN Name Check / Verification of Payee (VoP), tant en domestique qu’en cross-border qui leur permettra d’être en conformité avec le règlement européen et les exigences du scheme EPC.

2/ Comment voyez-vous l’évolution de l’écosystème des paiements, notamment avec l’essor des paiements instantanés et l’intégration de technologies telles que l’IA, la tokénisation et la Blockchain ? 

Je suis sceptique quant à l’utilisation de la blockchain dans notre métier d’intermédiation en particulier, et, de manière plus générale, dans le traitement, à l’échelle, des paiements retail Cette technologie ne peut tenir ni la distance, ni les vitesses de traitement des opérations de paiements dont les volumes sont massifs.

En revanche, dans un monde qui se digitalise, la tokenisation participe activement à la lutte contre la fraude. Les paiements électroniques augmentent très rapidement et des infrastructures digitales doivent être développées pour accompagner cette croissance.

Au-delà, la tokenisation permet de créer des alias entre le numéro d’identification de la carte (PAN) et le compte du client, et ainsi renforce la sécurité pour tous. En 2023, notre activité de Token Service Provider de Cartes Bancaires a connu une croissance de 80%, et nous espérons une croissance du même ordre en 2024 et en 2025 !

Comme je l’ai déjà dit, nous développons depuis 4 ans avec Feedzai un moteur de LCLF à base d’IA avec des modèles auto-apprenants. Nous allons également utiliser l’IA dans le développement de nos solutions de VoP avec SEPAmail.eu. Verification of Payee (VoP). Enfin, on ne peut pas parler d’IA sans évoquer l’IA générative (IA Gen) utilisée au sein de STET pour nos besoins IT propres sur trois champs : la transcodification (entre langages informatiques), la rétro-documentation (l’IA décrypte le code) et le testing de bout en bout.

3 / Vous avez pris la direction de STET en tant que Directeur Général en septembre 2023. Quelles sont les priorités pour renforcer la position de STET dans le secteur des paiements au cours des prochaines années ?

Depuis mon arrivée, nous avons travaillé avec le ComEx et le CoDir de STET sur une stratégie portant sur 4 priorités.

  1. Consolider nos activités historiques et notre position de leader en accompagnement les émetteurs du GIE Cartes Bancaires dans leur montée en puissance dans le monde digital.
  2. Poursuivre la diversification de nos activités et de notre empreinte géographique en nous renforçant notamment dans la lutte contre la fraude et sur l’Instant Payment (IP), tant sur les flux qu’avec le VoP qui bénéficieront tous deux de la règlementation européenne sur l’IP à partir d’octobre 2025.
  3. Maintenir notre avancée technologique en nous préparant à la migration vers le cloud pour certaines de nos solutions et de nos actifs technologiques. Nous restons en veille sur l’univers du quantique, notamment en matière de cryptographie et augmentons continuellement notre protection en matière de cybersécurité. Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont été un excellent exercice et je veux saluer nos équipes qui ont été mobilisées très en amont pour garantir la résilience de nos systèmes durant cette période à haut risque.
  4. Accélérer le développement de nos équipes et du collectif STET à tous les niveaux car rien de beau, ni de grand ne peut, ni ne pourra se faire sans nos collaborateurs et les prestataires qui assurent quotidiennement le fonctionnement de STET… et donc des paiements en France et en Belgique et, au-delà désormais, avec EPI.

En conclusion, notre feuille de route est extrêmement dense pour les prochains mois. En plus des travaux de fond et de maintenance, de la gestion des obsolescences (tant software que hardware) et des releases techniques et fonctionnelles, quatre grands chantiers vont mobiliser les équipes de STET d’ici la fin de 2025 (voire au-delà) : (i) l’arrivée de JP Morgan en tant que membre de Cartes Bancaires, (ii) la poursuite des développements digitaux de STET Digital Solution avec l’arrivée de deux nouvelles banques d’ici fin 2024 et de deux autres en 2025 et un élargissement de notre terrain de jeu avec Secure Remote Commerce (SRC), (iii) VoP et, (iv) l’extension de l’IP en dehors de la zone €uro avec One Leg Out (OLO) qui contribuera à l’élargissement de notre empreinte géographique.