Editorial
L’industrie des paiements, un enjeu de souveraineté
L’industrie des paiements se distingue par son dynamisme et son rôle central dans tous les secteurs d’activités : faciliter les paiements dans le retail, optimiser les encaissements des compagnies d’assurance ou renforcer les capacités numériques des entreprises de télécommunications… Ce rôle pivot s’appuie sur un cadre réglementaire européen en constante évolution.
Les initiatives européennes, telles que la DSP3 et le développement de l’Instant Payments, fixent un cadre normatif favorable à l’innovation. Elles alimentent des avancées majeures dans la sécurisation des transactions : vérification des bénéficiaires, identité numérique, signatures électroniques, ou encore l’encadrement de l’intelligence artificielle avec l’IA Act. Ce cadre réglementaire exemplaire, conçu et porté par l’Europe, favorise la souveraineté économique du continent.
La France et l’Europe possèdent une expertise unique et une capacité à innover dans le domaine des paiements. Éditeurs, intégrateurs et cabinets de conseil créent et surtout déploient ainsi ensemble des solutions concrètes pour répondre aux besoins des entreprises et des consommateurs, depuis l’invention par un Français de la carte à microcircuits. Nous savons à présent que le succès est surtout lié au déploiement réussi d’une technologie et c’est un volet sur lequel le pays dispose également d’une forte expertise qui permet de viser l’exportation de nos solutions technologiques et la garantie de ne pas dépendre de celles d’autres continents.
Cependant, malgré ce potentiel, le développement de l’industrie des paiements exige des investissements significatifs. Si les entreprises de l’écosystème sont prêtes à financer des projets sur fonds propres, le soutien des investissements dans le déploiement des initiatives européennes est une clé du succès.
Dans le contexte des fêtes de fin d’année et l’essor continu des achats en ligne, le niveau d’exigence et les enjeux apparaissent encore plus clairement. Le paiement est un vecteur de fluidité pour les consommateurs et d’activité pour les commerçants en boutique et en ligne. Les deux parcours ne doivent pas être mis en opposition, mais au contraire s’enrichir l’un de l’autre : permettre à une transaction de commencer en ligne et de se terminer en boutique, ou inversement, sans rupture, intégrer les cartes cadeaux, les financements, étudier l’utilisation des monnaies numériques…
Cette capacité à s’adapter à ces besoins, tout en garantissant la sécurité de la transaction, est un enjeu stratégique pour l’Europe.
Favoriser l’investissement dans notre écosystème des paiements permettrait non seulement d’affirmer la souveraineté européenne sur ces axes majeurs, mais également notre capacité à rester à la pointe de l’innovation mondiale.
RUBRIQUE SYRTALS CARDS
Saison 8 de l’étude sur les néo-banques : Le compte est-il bon ?
Après plus de 10 années d’effervescence ininterrompue aux quatre coins de la planète, tout compte fait, point de révolution radicale qui aurait chamboulé l’ordre mondial de l’industrie bancaire et réduit en cendres les mastodontes historiques.
Néanmoins, sans conteste, de nouveaux venus aux dents longues ont surfé, selon les époques et les pays, sur les vagues de la digitalisation et de l’inclusion financière et ont amplement contribué à colmater des lacunes et corriger des imperfections récurrentes.
Ainsi, au travers de positionnements originaux sur divers segments BtoC ou BtoB ont-ils lancé des offres à bon compte, pourvues de fonctionnalités qui sont souvent devenues autant de standards, et enrichi leur palette de produits jusqu’à ce qu’une poignée de fintechs soient portées, à juste titre, sur les devants de la scène nationale ou internationale.
Face à ces trublions avides de leur régler leur compte, les établissements ayant agence ou pignon sur rue n’ont assurément pas manqué de riposter en investissant massivement dans le renouvellement de leurs solutions et plateformes, adoptant les mêmes codes, lançant des véhicules dédiés, multipliant les partenariats, voire en rachetant de jeunes assaillants.
Certes, les errements, déconvenues ou chutes n’ont pas épargné les deux camps, par manque d’utilité réelle, de différenciation, constance ou cohérence, moyens ou volumes, business model viable, de surcroît si le marché visé était déjà encombré ou si le contexte économique se retournait.
Bien entendu, cette agitation dans la banque de détail a bénéficié aux clients, particuliers, indépendants, TPE et PME, en termes de praticité, qualité de service, tarification, personnalisation, innovation…
Si le paysage des néo-banques et de la finance digitale reste bigarré, nous sommes cependant parvenus à une maturité certaine dans la mesure où chaque protagoniste est désormais bien au fait des règles du jeu et des leviers sur lesquels il doit agir pour perdurer, et où toute nouvelle incursion peut s’avérer périlleuse si elle n’est pas alimentée par une stratégie affûtée et des ressources significatives.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas exclu que d’autres inflexions décisives puissent surgir inopinément et, par conséquent, entamer ou remonter le moral des troupes, rebattre les cartes, notamment à l’aune de nouvelles technologies, réglementations et tendances (ex : open finance, embedded finance…).
À ce propos, chacun pensera à l’incontournable intelligence artificielle générative qui promet de rendre les futurs services financiers absolument GenIA UX et de réenchanter nos expériences.
Enfin, le verdict des chiffres est devenu crucial au grand dam de ceux qui ne l’auraient pas compris et l’impérieuse coloration en vert des comptes, acquise ou fortement probable, va continuer de distinguer les bons élèves des belligérants pouvant soudainement succomber.
Lors de cette Saison 8, nous revenons comme à l’accoutumée sur les évènements principaux des 12 derniers mois, sur les défis et opportunités qui corsent l’environnement en question ainsi que sur les trajectoires d’acteurs emblématiques aux quatre coins de la planète.
Saison 8 de l’étude « Vous avez dit Néo Banques ? » publiée par Syrtals Cards est disponible dès maintenant sur le site Syrtals https://www.syrtals-cards.com/publications/
RUBRIQUE CASH MANAGEMENT
L’IA dans la finance : entre promesses et réalités
Le webinaire animé par Syrtals et Diapason, le 15 novembre 2024, a permis à plus de 150 participants, d’horizons professionnels multiples (banques, grandes entreprises, start-up…) et de fonctions très variées (trésoriers, fonctions marketing et commerciales, services innovation, ingénieurs IT, consultants, journalistes…) d’explorer les implications de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur financier.
Pendant ces échanges riches ont été abordés l’impact de l’IA sur les services financiers, les défis et les opportunités de l’adoption de l’IA pour les institutions financières, les considérations éthiques et réglementaires ainsi que les tendances de développement et les innovations futures dans le domaine financier.
Le domaine financier est impacté significativement par l’IA : les avancées technologiques récentes et la manière dont elles transforment les processus financiers influencent de plus en plus les acteurs et les services du marché. Ainsi, l’IA optimise les opérations et automatise la gestion des risques dans les institutions financières. Elle peut notamment détecter les transactions suspectes, améliorer la sécurité et personnaliser les services clients.
Face aux défis de la finance contemporaine, l’adoption de technologies émergentes reste essentielle. Ceci est démontré par la complémentarité entre l’IA et la blockchain qui permet d’accélérer le traitement des données, d’améliorer la transparence et d’accroître l’efficacité des processus financiers comme le financement commercial et la gestion de la trésorerie.
Les défis métiers impliqués par l’IA sont majeurs :
- adoption stratégique : réduction des coûts, prédiction des risques et personnalisation des services clients ;
- risques et opportunités : optimisation opérationnelle et gestion des risques, tout en mettant en garde contre les potentielles limitations et les pièges à éviter. L’IA doit être un outil d’aide au travail et ne pas être utilisée de façon malveillante ;
- prédiction des flux de trésorerie : amélioration des prévisions financières à court et long terme grâce à l’analyse des données historiques et actuelles. Une étude de cas spécifique illustre comment l’IA peut améliorer la gestion de la liquidité, un aspect crucial pour les grandes entreprises ;
- qualité des données : importance de données complètes et harmonisées pour tirer parti des algorithmes prédictifs ;
- automatisation des processus financiers : réduction du temps consacré aux tâches répétitives et augmentation de l’efficacité ;
- outil d’aide à la décision : support aux trésoriers pour des décisions éclairées, en identifiant des anomalies ou des opportunités dans les flux financiers ;
- avantages stratégiques : réduction des risques, adaptation des prévisions en temps réel en cas d’imprévus et optimisation des flux financiers ;
- approche durable : solutions respectueuses des enjeux environnementaux et éthiques. Adoption réfléchie et éthique des technologies pour transformer les écosystèmes financiers.
Les défis techniques, éthiques et réglementaires sont nombreux, mais les bénéfices potentiels sont tout aussi importants. En voici quelques exemples :
- évolution et tendances : avancées technologiques en IA et son rôle croissant dans le Web3 ;
- complémentarité avec d’autres technologies : interaction avec la blockchain et le Web3, avec par exemple l’utilisation d’algorithmes pour répondre aux besoins des clients de libérer rapidement des fonds grâce à l’analyse des données sécurisées sur blockchain, ou pour transformer la gestion des flux financiers et renforcer la transparence des données ;
- défis actuels : qualité des données et biais algorithmiques ;
- consommation énergétique de l’IA : l’industrie de l’IA consomme une quantité croissante d’énergie, principalement due à l’entraînement et au fonctionnement des grands modèles d’IA ;
- indicateurs d’une potentielle bulle IA : les tendances d’investissement et les valorisations des entreprises d’IA montrent une augmentation exponentielle des investissements, avec une forte concentration sur l’IA générative. Cependant, malgré ces valorisations élevées, les entreprises d’IA n’ont pas encore démontré de modèles économiques solides, rappelant la bulle internet des années 2000.
L’IA a un potentiel immense pour transformer la gestion financière, mais son implémentation doit être équilibrée avec des investissements dans des données de haute qualité, la conformité réglementaire et la gestion des préoccupations éthiques. À mesure que la technologie évolue, son rôle dans la finance continuera de s’étendre, offrant de nouvelles opportunités et défis. Les institutions financières ainsi que les trésoriers doivent adopter une approche prudente et bien informée pour tirer pleinement parti des avantages de l’IA tout en minimisant les risques associés.
Syrtals est d’ores et déjà un acteur sensibilisé au sujet de ces préoccupations concernant l’IA et ses interactions. Syrtals vous propose de mener des études prospectives, via des sessions de brainstorming et d’expertise, afin d’explorer avec vous les nouvelles opportunités apportées par l’IA.
NB : Les intervenants étaient Michel Khazzaka, fondateur de Valuechain et expert en Web3 et IA, Thierry Dinard, directeur d’activité chez Syrtals, spécialisé dans la gestion financière et Frédéric Saunier, directeur général de Diapason, un éditeur de service de gestion de trésorerie. Vous pouvez les retrouver sur le replay Webinaire L’IA dans la Finance : Entre Promesses et Réalités.
RUBRIQUE PAIEMENTS
Wero, la solution de paiement instantané disponible pour les particuliers
La solution européenne de paiement instantané Wero a été lancée avec succès au début de l’automne 2024 par les grandes banques françaises auprès des particuliers. Le déploiement selon un calendrier spécifique à chaque établissement bancaire se terminera début 2025.
Wero permet des transferts d’argent instantanés (environ 10 secondes), de compte à compte, entre particuliers et titulaires de comptes dans les banques proposant le service Wero. Wero est utilisable soit sur l’application mobile des banques, soit sur l’application Wero. Ce service est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans frais supplémentaires. Il s’appuie sur l’infrastructure des Instant Payment de l’EPI.
Le succès est au rendez-vous : Wero remplace le service Paylib déjà utilisé fortement par les particuliers.
Avec cette solution, l’opération de transfert est d’une grande simplicité.
Il suffit de :
- se connecter à son application mobile de sa banque ou sur l’application Wero ;
- saisir le montant à transférer ;
- sélectionner le destinataire du paiement instantané par son numéro de téléphone mobile (ou son adresse mail).
Le plus important reste l’étape de contrôle et de validation que l’utilisateur doit effectuer. Pour cela, il doit :
- vérifier à nouveau le nom du destinataire retourné par la banque : ce contrôle est très important, car il permet de bien valider le bénéficiaire du virement ;
- valider l’envoi avec l’authentification forte de sa banque ou de l’application.
Wero va évoluer sur le plan de la technologie en utilisant les QR Code, ce qui permettra un déploiement vers les commerçants.
Voici le calendrier du déploiement :
- 2025 : les paiements chez les petits commerçants, puis le paiement en ligne sur les sites marchands et la gestion des paiements récurrents liés aux abonnements ;
- 2026 : les paiements aux points de vente chez les grands commerçants. D’autres services tels que les paiements échelonnés, les programmes de fidélité chez les commerçants, les partages de dépenses seront également prévus.
Wero est un service gratuit pour les particuliers. Cependant, les commerçants devront s’acquitter d’une commission versée à la banque du payeur, sur le modèle de la commission d’interchange pour les paiements par carte bancaire pour financer les frais d’accès au système de paiement déployé par EPI.
Enfin, Wero se voulant un moyen de paiement européen, il est d’ores et déjà possible d’effectuer des paiements vers des comptes détenus en Allemagne par les banques participantes. Wero sera déployé en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg à la fin de l’année 2024 suivant des calendriers spécifiques.
Nous le révélions il y a un an : Wero sera bien présent sous le sapin de Noël, pour effectuer les cadeaux en remplacement des chèques et de l’argent liquide.
RUBRIQUE PAIEMENTS
Sécuriser le risque de change par la digitalisation
Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, des guerres commerciales, des sanctions économiques et une volatilité croissante des devises, les entreprises internationales doivent relever un défi de taille : gérer efficacement leur risque de change. Ce dernier impacte non seulement la valorisation des opérations internationales, mais également la compétitivité sur les marchés mondiaux et la rentabilité des investissements hors zone euro. Dans ce cadre, maîtriser le risque de change n’est plus une option : c’est un levier stratégique. Comment y parvenir dans un environnement aussi incertain ?
Une couverture de change : l’indispensable double approche
Gérer le risque de change repose notamment sur deux axes fondamentaux :
- La visibilité en temps réel sur les expositions
En effet, pour évaluer et anticiper les risques, il est crucial de disposer de données précises sur les montants, devises et échéances.
- L’exécution rapide et efficace des couvertures
Les stratégies de couverture, qu’il s’agisse d’options, de contrats à terme ou de swaps, doivent être adaptées et activables sans délai. Cependant, ces processus deviennent complexes à mesure que le volume des opérations augmente, avec des devises multiples et des marchés volatils. Une gestion manuelle expose les entreprises à des erreurs coûteuses et à une réactivité insuffisante.
Pourquoi opter pour une plateforme digitale ?
Dans ce contexte, la digitalisation de la gestion du risque de change devient un avantage compétitif majeur. Voici les bénéfices clés :
- analyse en temps réel des expositions : les plateformes digitales permettent de suivre les fluctuations des devises en direct, de simuler des scénarios et d’anticiper leur impact sur les marges ;
- simplification des processus complexes : grâce à des algorithmes avancés, ces outils recommandent ou automatisent les meilleures stratégies de couverture en fonction des conditions du marché et des politiques internes ;
- centralisation et fiabilisation des transactions : une plateforme multiservice offre une vision globale des expositions multidevises, une transparence accrue sur les coûts et une connectivité optimisée avec les partenaires financiers ;
- sécurité et lutte contre la fraude : avec la digitalisation, les entreprises peuvent intégrer des outils robustes de sécurité qui protègent les transactions contre les cyberattaques et les tentatives de fraude. Les plateformes modernes incluent des fonctionnalités telles que l’authentification multifacteur, la traçabilité des opérations et des systèmes d’alerte pour identifier les comportements suspects. Cette couche de protection est essentielle pour assurer la confiance et préserver les ressources financières dans un environnement de plus en plus menacé.
Anticiper et renforcer la résilience
La sécurisation des flux financiers est essentielle pour assurer la stabilité et la résilience des entreprises face à l’imprévisibilité des marchés. Grâce à la digitalisation, les entreprises peuvent :
- réagir rapidement aux variations des taux de change ;
- réduire les coûts grâce à une optimisation des stratégies ;
- automatiser les processus pour minimiser les erreurs et gagner en efficacité ;
- protéger leurs opérations contre les fraudes et garantir la conformité réglementaire.
La bonne plateforme, un choix stratégique
Dans un environnement économique incertain et volatil, les entreprises qui investissent dans une plateforme digitale de gestion du risque de change renforcent leur compétitivité et leur capacité d’adaptation. Non seulement elles sécurisent leur trésorerie, mais elles protègent aussi leurs transactions des menaces externes et internes.
RUBRIQUE SYRTALS-MARKETS
La BCE impose une gestion locale des risques de crédit dans la zone euro
La Banque centrale européenne (BCE) a renforcé ses exigences en matière de gestion des risques de crédit pour les banques opérant dans la zone euro. Ces mesures visent à améliorer la résilience du secteur bancaire européen et à garantir une supervision efficace et transparente.
Les banques autonomes dans la gestion des risques
Les banques étrangères, via leurs filiales et succursales dans la zone euro, sont désormais tenues de gérer leurs risques de crédit de façon indépendante, sans dépendre excessivement de leurs maisons mères basées en dehors de l’Union européenne.
Pour se conformer à ces exigences, des structures locales doivent être mises en place, avec des processus clairs, pour évaluer et surveiller les risques liés aux prêts et investissements.
Les décisions en matière de crédit doivent être prises localement, en prenant en compte les particularités des marchés européens.
Des transferts de risques encadrés
La BCE décourage fortement les transferts de risques entre les filiales européennes et leurs maisons mères via des mécanismes tels que les contrats de prêt ou d’autres instruments financiers similaires (opérations « back-to-back »). Ces pratiques sont jugées problématiques, car elles réduisent la transparence des risques et complexifient le contrôle des autorités de supervision.
En interdisant ou limitant ces transferts, la BCE s’assure que chaque filiale est pleinement responsable de ses expositions, renforçant ainsi la solidité du système bancaire européen.
Le Brexit et la politique de « zéro coquille vide »
Dans le contexte du Brexit, la BCE a instauré des règles strictes pour empêcher les banques de créer des structures dépourvues de véritable activité opérationnelle, souvent appelées « coquilles vides». Ces entités doivent avoir une présence réelle dans l’Union européenne, avec les ressources nécessaires pour gérer les risques localement et soumettre leurs activités aux autorités européennes, qui supervisent directement les opérations menées dans la région.
Cette politique vise à s’assurer que les banques opérant dans l’UE respectent les mêmes standards de gestion des risques que les établissements locaux, évitant ainsi toute forme de contournement réglementaire.
Une vision protectrice in fine de la BCE
En imposant ces règles, la BCE poursuit plusieurs objectifs :
- améliorer la résilience des banques européennes face aux crises financières, en réduisant leur dépendance aux garanties externes ;
- renforcer la transparence grâce à une supervision plus simple et plus claire des expositions au risque ;
- garantir une concurrence équitable en appliquant les mêmes standards à toutes les banques, locales et étrangères.
Ces réformes marquent une étape clé dans la stratégie de la BCE pour stabiliser le système bancaire européen. En s’assurant que les décisions critiques et la gestion des risques restent locales, la BCE protège l’économie européenne contre les perturbations extérieures tout en encourageant la responsabilité et la transparence dans le secteur bancaire.
RUBRIQUE EVENEMENT
Journée de l’AFTE du 25 novembre 2024 : des échanges fructueux autour des enjeux financiers
Le 25 novembre 2024, nous avons eu le plaisir de participer à la Journée de l’AFTE, un événement majeur réunissant les professionnels de la trésorerie et de la finance. Cette journée a été marquée par des rencontres enrichissantes avec des entreprises, des banques et d’autres acteurs du secteur, autour de discussions passionnantes sur les grands enjeux actuels.
Lors de cet événement, trois thématiques d’actualité ont notamment été au cœur des échanges :
- Verification of Payee (VoP) : une thématique clé pour répondre aux enjeux de sécurisation des paiements et de lutte contre la fraude ;
- l’intelligence artificielle (IA) : un outil stratégique pour améliorer les prévisions de trésorerie et optimiser les processus financiers ;
- les défis réglementaires : un enjeu commun pour de nombreux participants cherchant à s’adapter aux évolutions constantes.
L’occasion de mieux comprendre les préoccupations actuelles des professionnels, tout en identifiant les opportunités d’innovation et de collaboration pour :
- échanger avec des experts du secteur pour confronter nos points de vue et enrichir notre vision des enjeux du marché ;
- identifier les priorités des acteurs de la finance, qu’il s’agisse de besoins opérationnels ou de problématiques stratégiques ;
- renforcer notre réseau professionnel, en nouant des contacts prometteurs pour de futures collaborations.
Enfin, cette rencontre a permis de mieux cerner les tendances du marché et les attentes des entreprises face aux transformations technologiques et réglementaires.
Syrtals remercie l’AFTE pour l’organisation de cet événement qui a su créer, une fois encore, un cadre propice au partage d’expériences et à la réflexion collective.
INTERVIEW
XRT, éditeur racheté par Sage en 2007, a vu ses logiciels intégrés à l’offre globale de Sage. XRT est spécialisé dans le domaine du cash management, de la communication bancaire, des paiements et de la lutte contre la fraude. Il intervient sur toute la chaîne de valeur financière afin de faciliter le quotidien des directeurs de trésorerie.
Sur le marché Europe du Sud, nous gérons environ 2 000 clients dont de nombreuses ETI et grands comptes (200 environ) parmi lesquels des grandes administrations françaises ainsi que des banques françaises et africaines … Nous gérons également de grands projets paneuropéens. Un projet mené pour une grande banque française déploie ainsi un logiciel TMS dans 14 pays.
Une partie de notre activité est plutôt adressée par les équipes Sage en direct, avec l’appui d’une vingtaine de consultants. Nous sommes nous-mêmes intégrateurs de nos solutions, notamment pour les grands comptes et les ETI.
Enfin, nous collaborons avec une trentaine de partenaires sur chaque territoire et sur l’ensemble de l’Europe du Sud. Ainsi, une dizaine de partenaires français nous adressent vers des marchés régionaux. Il en est de même pour les marchés africains ainsi qu’en France outremer. Ce qui nous permet de bien cartographier l’ensemble de nos marchés et de proposer des services de proximité, tant en matière de consulting que de service support.
Il y a cinq ans, XRT a décidé de redévelopper l’intégralité de sa plateforme pour répondre aux nouveaux enjeux des trésoreries. Désormais, une solution nouvelle, « cloud native », répond aux derniers standards du marché. Chacun de nos clients choisit ainsi son mode de développement entre :
- le cloud multi tenant (SAAS traditionnel) ;
- le single tenant : il choisit de déployer notre solution et bénéficie d’un environnement propre à son organisation. Cette solution très demandée sur les marchés bancaires (normes très strictes/exigences secret bancaire) permet de s’isoler des autres clients dans le SAAS.
90 % de notre activité est développée en cloud. Pour les 10 % restants, nous continuons à vendre notre solution en mode on-premise où le client est souscripteur : le client souscrit à l’usage de notre solution, mais il l’installe sur ses infrastructures matérielles. Cette option peut être demandée dans le secteur de la défense militaire où le cloud peut être interdit en raison du secret défense.
De plus, le client peut choisir un mode de fonctionnement et de déploiement et le modifier dans l’avenir. Dans l’univers bancaire, pas très ouvert au cloud jusque-là, des acteurs s’y penchent désormais, avec de fortes exigences. Ainsi, nous gérons des projets bancaires où nous passons d’une solution on-premise pour aller sur un cloud privé : la migration technique intègre alors les enjeux du cloud.
Ainsi, l’ensemble de notre solution TMS a été entièrement redéveloppé depuis cinq ans. Sur les 2 000 clients, nous avons migré environ 500 clients sur cette nouvelle solution 100 % cloud. L’enjeu : proposer à tous nos clients, dans les quatre ans à venir, de passer sur la nouvelle plateforme logicielle.
Par ailleurs, nous proposons un certain nombre de services qui n’existaient pas. Notamment des solutions complémentaires anti-fraude pour sécuriser les flux financiers de nos clients, d’une part, contre tout risque de cyberattaque, en protégeant leur système en le mettant dans le cloud Sage par exemple, et, d’autre part, contrer les risques de fraude interne ou externe (fraude au président…). La sécurité est en effet un besoin majeur exprimé par nos clients qui veulent protéger le cash de l’entreprise : nous apportons le plus haut niveau de sécurité en matière de cybersécurité et de service anti-fraude.
Enfin, nous proposons des solutions de reporting de trésorerie en temps réel pour les CEO, les DAF et les trésoriers afin de répondre à leur besoin : être capable à tout moment de visualiser l’état de leur trésorerie le jour J. Le reporting en temps réel apporte une forte valeur ajoutée grâce à de puissants dashboards intégrés, à l’utilisation très simple.
Il y a cinq ans, nous avons créé notre club clients Sage XRT, un club destiné aux clients et animé par nos clients, sans aucune vocation commerciale. L’objectif est de leur donner la parole afin qu’ils puissent s’exprimer, échanger entre eux, avec des experts, des influenceurs du marché, des cabinets de conseil ou des entreprises de la tech, et ce sur tous les sujets.
Lors de notre dernier club, nous avons réuni 250 clients au Parc des Princes le 20 juin. À cette occasion, nous avons lancé notre nouveau concept de Cash ressource planning.
Notre conviction est que le pilotage du cash est l’affaire de tous dans l’entreprise, pas uniquement l’affaire du trésorier. Beaucoup de cabinets de conseil sont sollicités pour développer une culture cash dans l’entreprise : tous les services de l’entreprise doivent être en effet sensibilisés au cash, des commerciaux en passant par le service client, et ce dans une vision transversale. Concrètement, le Cash ressource planning propose plusieurs solutions pour avoir une vision 360° du cash afin d’obtenir un pilotage de l’ensemble des flux d’amont en aval dans l’entreprise.
Une solution de crédit management Eloficash propose ainsi des outils de recouvrement pour accélérer la collecte du cash de l’entreprise et gérer tout ce qui est risque de liquidités, contentieux, de litiges… L’enjeu est de baisser le day sales outstanding (DSO) pour une meilleure utilisation du cash et baisser les délais de règlement. Avec cette solution, des promesses de règlement sont générées en fin de cycle de recouvrement et permettent une prévision de trésorerie qui vont alimenter Cash ressource planning. Cela permet de gérer la trésorerie en temps réel avec une optimisation de liquidités et une option de reporting intégrée dans la solution.
Cette solution globale gère ainsi la trésorerie opérationnelle, les paiements, les encaissements, les communications avec la banque, la signature, les services antifraude pour sécuriser les transactions et les rapprochements comptables si besoin. Avec Cashlab, la gestion des prévisions et ses liquidités permet de réaliser des prévisions de trésorerie et un budget de trésorerie.
Ainsi, grâce à des partenariats signés avec Eloficash et Cashlab, Sage se positionne comme un guichet unique de l’ensemble des solutions de gestion du cash dans l’entreprise. Elle permet très facilement au crédit manager de communiquer ses informations au trésorier. Le DAF bénéficie également d’une vision globale de la situation, de l’ensemble des flux de trésorerie et de pilotage de sa trésorerie. Assurer et garantir la transversalité par ces outils partagés entre le crédit manager, le DAF et le trésorier permettent de casser les silos et d’instaurer une culture cash dans l’entreprise.
L’accueil de cette solution globale innovante par les clients est excellent. Le sujet du pilotage du cash est crucial dans la vie d’une entreprise afin de prendre les bonnes décisions et accélérer son développement. Nous avons présenté cette nouvelle offre au mois de novembre à une table ronde lors du Financium devant 600 DAF et à L’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) auprès de 1 500 trésoriers.
Nous évoluons de plus en plus dans un nouvel environnement, dans l’instantanéité et du changement : le paiement instantané, l’API bancaire… L’instantanéité devient ainsi la norme. La volonté des banques est d’accélérer la circulation du cash. Les entreprises ont ce besoin d’instantanéité et de prévisions de trésorerie fiables.
Les entreprises ne se pilotent plus seulement à deux ou trois ans, voire à l’année. Elles doivent constamment être agiles et intégrer les nouvelles données des marchés. Nous fonctionnons désormais en rolling forecast en intégrant l’actualité (la guerre en Ukraine, le changement de gouvernement en France…), ce qui permet de s’adapter à la situation en continu. Le métier de trésorier reste le même. Le métier du DAF aussi. C’est le niveau d’exigence pour accéder à l’information fiable rapide qui est désormais attendu afin que chacun prenne la bonne décision rapidement, au bon moment.
Autre phénomène que nous constatons : la manière exigeante de consommer la data. Les trésoriers veulent avoir tous les éléments en main à travers des applications mobiles pour prendre les bonnes décisions…
Idem pour la signature afin de sécuriser les transactions bancaires. La signature cloud est-elle un sujet qui va s’accélérer ? Pour le moment : signer un paiement s’effectue au travers d’un token obligatoirement via un PC… Le besoin est de pouvoir signer sur le cloud afin de déclencher des paiements.
Aller toujours plus vite pour prendre des décisions !